ATTENTION : Cette critique contient des SPOILERS.
Une bonne surprise que ce nouveau Terminator alors que je n'en attendais pas grand chose. L'idée de faire un reboot de la saga en créant un avenir parallèle est plutôt bien vue, et le fan de la première heure appréciera le remake des scènes de 1984 au plan et au dialogue près.
Cependant, cela se fait au prix de quelques incohérences et problèmes de continuité. Les évènements de l'épisode 3 et 4 sont complètement occultés : dans la première "temporalité" le jugement dernier a bien eu lieu en 1997 et plus en 2003, Kate Brewster a semble-t-il totalement disparu de la circulation et même la rencontre entre John et Kyle est différente. Alors certes on peut expliquer ces changements par l'espace-temps qui n'arrête pas d'être bouleversé, mais ça reste une explication tirée par les cheveux.
Les acteurs sont plutôt bons : Schwarzie parfait en T-800 vieillissant et maniant un humour pince sans rire propre à la série, un John Connor incarné par un Jason Clarke certes moins charismatique que Christian Bale, mais plus sombre et inquiétant. Sarah Connor version Emilia Clarke est un bon mix entre la guerrière de Terminator 2 tout en gardant la fraicheur d'une jeune fille de 19 ans. Le froid Byung-Hun Lee ferait presque oublier Robert Patrick dans son rôle du T-1000. Seul Jai Courtney peine à convaincre en Kyle Reese.
En ce qui concerne les défauts du film : on regrettera une portée "philosophique" pas assez développée. Cette histoire de système d'exploitation hyper-connecté et indispensable qui deviendra Skynet, critique implicite de nos réseaux sociaux actuels, n'est qu'un prétexte pour une débauche de voyages dans le temps et d'action pure matinée d'effets spéciaux efficaces mais parfois un peu trop racoleurs. On peut aussi trouver ridicule la façon dont le T-800 est "ressuscité" en T-1000 à la fin du film, résurrection sans doute imposée par le cahier des charges au nom d'une sacro-sainte "happy end" indispensable dans l'Hollywood d'aujourd'hui.