À la fin de mon visionnage de ce cinquième opus dans une salle de cinéma, j’étais dans un état assez similaire à celui d'un ordinateur qui a buggé. Il a fallu que je reçoive une gifle de ma voisine pour pouvoir me réveiller de mon état bizarroïde...Non ! Je rigole ! Elle était aussi effarée que moi. Elle n’arrivait pas à croire comment son acteur autrichien préféré a pu s’embarquer dans une sorte de tripotage cinématographique invraisemblable. Très franchement, je ne pouvais pas croire ce que je viens de voir. Au lieu de visionner une suite du film Terminator Renaissance, j’ai assisté à une sorte de micmac visuel non seulement abracadabrant mais également incompréhensif, avec une mise en scène pas très judicieuse. J’aimerais bien savoir ce que les scénaristes avaient en tête. D’une part, je pense qu’ils avaient une superbe idée pour faire honneur à la franchise, tout en donnant une once d’originalité au thème du voyage dans le temps.
Le problème, c’est que ce soit ils ont fait n’importe quoi, soit il se sont pris pour des génies. Qu’est que j’ai pu décortiquer dans le scénario ? À vrai dire, ce n’est pas évident de le savoir, et encore plus de l’expliquer. Ces derniers avaient un objectif assez osé à atteindre, celui de modifier toute la chronologique des deux premiers films de la licence. Tout commence par l’envoi du valeureux soldat Kyle Reese et du terminator chargé de tuer Sarah Connor, pendant une guerre féroce et futuriste entre les humains et les machines. Jusque-là, rien d’anormal à déclarer, voir la fameuse machine à voyager dans le temps permettant aux humains et aux robots de se balader dans le temps est une pure réjouissance pour les fans. Cependant ! C’est également à partir de ce point que les choses se dégradent.
Il n’a pas seulement un problème dans le scénario, il a aussi un problème de logique événementiel. Je ne vais pas raconter tout ce qui est encombrant, de trop ou d’étrange, je n’arrivais même pas à me situer pendant le visionnage. Pour être le plus clair possible, c’est un long-métrage qui reprend tout d’abord ce qui a fait le succès de cette franchise, avec des scènes mythiques et ses méchants robots comme le premier T-800 ou le T-1000. Les producteurs voulaient tout reprendre à zéro sauf qu’ils ont mal géré leur affaire, avec des situations impensables comme le passage où un terminator abîmé par le temps affronte celui qui avait pour mission de tuer Sarah Connor dans le Griffith Park, pendant que Kyle Reese est poursuivi par le T-1000 dans un magasin de vêtements. C’est bizarre, ces situations se produisent dans deux films qui ne sont pas sortis la même année et pourtant, on a l’impression que ces combats se déroulent pendant la même époque.
J'étais très perplexe de voir ce genre de séquence, on est presque à la frontière entre l’incrédibilité et le plaisir de revivre des scènes mémorables. Le long-métrage donne même l’impression d’avoir loupé plusieurs épisodes car on ne nous donne pas la moindre explication de ce qui s’est passé avant que Kyle Reese soit envoyé dans le passé. Et surtout, qu'est-ce que c’est mal exploité, le combat entre les deux terminators manque d’inventivité, le premier T-800 se fait shooter rapidement d’une balle de sniper, on ressort le T-1000 pour un rôle assez insignifiant et l’histoire est presque une copie du celui du troisième film, avec un appareil à mettre hors d’usage. Passons à un autre élément essentiel du film comme le casting. Voir Arnold Schwarzenegger campe brillamment un de ses plus grands rôles mythiques de sa carrière un plaisir monumental, même s’il a pris des rides. Il a un physique qui l’aide bien à assurer son rôle robotique, comme c'était le cas dans le long-métrage Le dernier rempart.
Quant au reste de casting, on ne peut pas dire autant. Jai Courtney est toujours dépourvu de charisme, Jason Clarke n'est pas un méchant pertinent, J.K. Simmons a un rôle assez honteux pour son jeu d’acteur formidable et Lee Byung-Hun ne surpasse en aucun cas Robert Patrick dans le même rôle tenu dans le second terminator. Seule l’actrice Emilia Clarke est défendable. Elle n’a certes pas l’allure guerrière de Linda Hamilton dans le second opus mais elle ne campe pas la même Sarah Connor comme on l’a toujours connue. Celle-ci a été éduquée par un terminator envoyé par une personne inconnue dès son enfance. Du coup, l’actrice pouvait se permettre de développer une nouvelle image de l’héroïne, à sa sauce et je trouve qu’elle le fait bien.
Je viens de vous dévoiler les deux plus grosses erreurs du film, on peut néanmoins profiter de ce long-métrage qui nous offre un bon lot de scènes d’action assez explosives, même si elles ont un air de déjà vu. La photographie est d’une beauté incontestable et les effets spéciaux ne sont pas trop mal même si ça fait trop bourrin à certains endroits. Il y a juste assez pour sauver moyennement la réalisation, il n’est pas aussi mauvais comme je l’ai souvent entendu, c’est juste que beaucoup de petites choses passent mal et on peut bien poser des questions pour la suite des événements. Et dire que les scénaristes nous lancent dans une étude scientifique non seulement compliquée à comprendre et inutile, tout ça pour résumer en une seule action...Sauver le monde. Il en y a qui se sont cassés la tête pour rien. 5/10
Vieux mais pas obsolète !