SF kawai

Après la destruction de leur vaisseau spatial, le jeune Willy est séparé de ses parents et s’échoue sur une planète inconnue. À l’aide de son robot Buck, il organise sa survie et étudie son environnement vraiment surprenant. Contre l’avis de Buck, Willy se lie d’amitié avec une créature locale en attendant que ses parents viennent le retrouver.

TAT Productions est une entreprise française (toulousaine, précisément). Éric Tosti avait participé au scénario du premier succès de cette maison de production, Les As de la jungle. Il s’attaque maintenant à la réalisation de son premier long métrage et choisit comme thème la science-fiction humoristique.

TAT Productions cible les œuvres pour enfants et s’efforce donc d’adapter ses mondes ainsi que ses histoires en conséquence. Les méchants ne sont jamais trop effrayants et les drames sont savamment dosés. Enfin, l’humour est permanent avec également quelques clins d’œil pour les adultes. Terra Willy, planète inconnue suit donc ces directives et pose un charmant monde bariolé. Si les monstres de pierre du début sont un peu effrayants, ils sont heureusement balourds et faciles à berner. La jungle ainsi que ses créatures sont une version bisounours de Pandora. Les couleurs flamboient, les petites bestioles kawaï sont légions et les plus grosses sont rigolotes ; même le bousier géant est sympathique. Un beau travail de créativité a également été effectué sur les plantes, originales, esthétiques et étonnantes.

C’est d’ailleurs l’un des points forts de cette œuvre. Bien qu’elle soit destiné aux enfants, le monde n’en est pas moins travaillé. La technologie est soigneusement exposée, de même que l’environnement et surtout les réactions du robot. Car le comportement de Buck est scrupuleusement basé sur la logique aride de l’informatique. Son imitation maladroite des émotions est autrement plus juste que de nombreuses œuvres de science-fiction qui exhibent des androïdes beaucoup trop humains. Enfin, Buck est un hommage au personnage de Vincent du film Le trou noir, et son terrible mouliné de pinces est un clin d’œil à celui du terrifiant Maximilian.

La fin comprend malheureusement une séparation, certes logique, mais un peu trop dramatique, surtout pour des enfants qui ont généralement du mal avec ces situations. Une image post-générique aurait été bienvenue pour atténuer cette tristesse (comme dans Lucas, par exemple). Cependant, Terra Willy, planète inconnue n’en reste pas moins un film sympathique, amusant et adapté aux enfants. Il les ravira et fera également naître des sourires sur le visage de leurs parents. À regarder en famille, donc.