Ce film, réalisé par Jean-Claude Lord et sorti en 1983 n'est pas aussi mauvais qu'il le laisse, à première vue, penser et peut même être une agréable surprise ! À l'heure où les slashers et les ersatz de "Halloween" et de "Vendredi 13" sont de plus en plus nombreux, sort un petit slasher canadien, tourné avec un budget assez conséquent et des acteurs américains, qui se démarque de par son scénario un peu plus étoffé. Effectivement, par rapport aux slashers moyens et classiques qui ne contentent que de mettre en scène un tueur, une bande de gamins et une final girl (ce qui fonctionne par ailleurs quelques fois très bien, je ne condamne absolument pas le genre, j'en suis par ailleurs amateur), ici, nous avons des personnages réellement développés, plusieurs héroïnes et un tueur avec un passif plutôt compliqué (bien que cliché). C'est donc l'histoire de Déborah qui défend le droit des femmes à la télévision. Un tueur misogyne voit un jour son émission et décide d'aller la tuer mais, ne réussissant qu'à la blesser, il décide de continuer ses tentatives de meurtres à l'hôpital central (d'où le titre français vraiment pas terrible). Nous sommes donc à moitié dans un film d'horreur psychologique (bien que les métaphores ne soient absolument pas subtiles) et dans un slasher puisque le film en reprend certains codes, notamment les meurtres à l'arme blanche, le tueur traquant sa victime et la pseudo final girl, même si là, la situation est encore un peu particulière. Bon, l'ensemble n'est effectivement pas vraiment subtil, surtout que certaines métaphores et éléments nous sont expliqués par des dialogues assez grossiers. Par exemple, il est clair que nous avons là-dessous un combat entre rapports de genres, avec d'un côté un tueur misogyne et de l'autre des femmes indépendantes et émancipées (l'une étant animatrice dans une émission défendant le droit des femmes et l'autre étant divorcée avec des enfants et vivant avec une femme). Parmi tout ça, nous avons également la métaphore de l'impuissance sexuelle du tueur qui ne parvient jamais à tuer les principales victimes qu'il pourchasse avec son couteau, analogie évidente du pénis. Même si c'est écrit assez grossièrement, cela donne tout de même au film un aspect plus intéressant que la moyenne car il y a de la matière, de l'épaisseur à une histoire qui ne se contente pas que de mettre en scène un tueur psychopathe tuant des femmes à tour de bras. Malgré tout, le film possède énormément de longueurs, surtout dans sa première partie et peine réellement à être captivant. On décroche même à de nombreuses reprises, ce qui est bien dommage ! Concernant les acteurs, nous avons principalement Lee Grant, Michael Ironside et Linda Purl qui jouent très bien ! "Terreur à l'hôpital central" possède donc des aspects intéressants mais le rythme reste malheureusement dans l'ensemble assez mal géré.