Un avant-goût très amer à Predator
Bien qu’aujourd’hui, Terreur Extraterrestre ne soit pas un long-métrage qui fasse parler de lui, ma mère m’a toujours évoqué ce film, notamment quand elle avait été le voir au cinéma à l’époque. Se rappelant notamment de nuits blanches passée à cause de la peur que lui avait engendrée ce divertissement horrifique, à tel point qu’elle agrippait le chat dans son lit. Depuis, elle voulait absolument le revoir et, par la même occasion, me le présenter. En même temps, j’étais également curieux de voir ce fameux film. Et, au final, nous avons été tous les deux déçus, et c’est le moins que je puisse dire !
Aucun doute qu’Alien ait influencé la mise en chantier de ce long-métrage, tant le film de Ridley Scott a relancé la mode des divertissements horrifiques à connotation SF à la fin des années 70. Terreur Extraterrestre s’annonçait donc comme le digne successeur d’Alien, se déroulant cette fois-ci sur la planète Terre. D’autant plus qu’en regardant bien le concept scénaristique de Terreur Extraterrestre, l’ensemble se présentait à nous comme une ébauche de Predator (qui sortira plus tard, en 1987), reprenant la thématique d’un chasseur alien, faisant des trophées avec des humains, son gibier de prédilection. Mais contrairement à Alien, c’est bien plus vers l’ambiance horrifique que s’oriente Terreur Extraterrestre. En se présentant comme une sorte de slasher à la Halloween, où nos héros, de jeunes personnes, sont prises en chasse par un redoutable tueur (l’extraterrestre). Si le tout avait été réalisé avec soin, pourquoi pas ! Mais malheureusement, le film se vautre sur toute la ligne !
Déjà du côté scénaristique, Terreur Extraterrestre ne respecte aucune de ses promesses, à commencer par nous faire peur. Certes, il y a bien les fameuses « créatures volantes » qui feront leur petit effet pendant les premières minutes, étant assez bien fichues à l’écran, mais l’ensemble sent l’amateurisme à plein nez. En s’inspirant du genre du slasher, le film en assimile tous les clichés et défauts (personnages caricaturaux et débiles, répliques pathétiques, situations grotesques…) tout en effaçant les divers messages qu’il pouvait proposer, comme évoquer la paranoïa de la Guerre Froide (le film se déroulant à cette époque) et dresser un portrait de l’Amérique profonde (notamment avec tous ces personnages rustiques et pour le moins étranges). Au lieu de cela, Terreur Extraterrestre se présente à nous comme une monumentale connerie d’écriture, où les protagonistes agissent bizarrement (par exemple, la fille empêchant son copain de la tirer d’une cabane alors que ce qu’elle vient d’y découvrir l’effraie) et qui se permet des moments ridicules à souhait (le dénouement où nos héros tentent d’attirer la bestiole dans ladite cabane pour la faire exploser à l’intérieur). Ajoutez à cela une trame qui prend excessivement son temps à se mettre en place, perdant de précieuses minutes divertissantes pour préférer s’arrêter sur des discussions sans aucun intérêt pour finalement nous montrer un alien tout moche et pas crédible pour un sou lors des cinq dernières minutes, et vous obtenez un film d’horreur ennuyeux à mourir et qui n’a rien pour lui !
Tout ce qu’il y a à retenir de cette Terreur Extraterrestre, c’est surtout un panel de comédiens à la gueule bien spécifique (Martin Landau, Jack Palance, Neville Brand, Cameron Mitchell…) qui cabotinent comme jamais aux côtés de jeunes acteurs à côté de la plaque. En plus d’une ambiance jamais angoissante car tournée en ridicule par les personnages et une BO de bien piètre qualité. Tout comme la mise en scène de Greydon Clark qui n’impose jamais l’extraterrestre en question comme une créature terrifiante et impressionnante. Qui filme comme un pied au point de gâcher quelques jump scares et d’autres moments qui auraient très bien pu être d’anthologie. Qui ne cache jamais le faible budget de l’ensemble en n’évitant pas une image bien dégueulasse et des plans d’une banalité affligeante. Avec un humour à prendre au second degré, à la limite de la parodie, le tout aurait été de bien meilleure facture ! Malheureusement, malgré le cabotinage assumé de ses comédiens, le film se prend bien trop au sérieux pour convaincre.
Un navet de bien piètre qualité qui me fais encore poser cette question : comment ma mère a-t-elle eu peur d’un tel tâcheron, alors qu’aujourd’hui, elle pense la même chose que moi à propos de ce film ? Terreur Extraterrestre est loupé à bien des niveaux et fait honte au cinéma de SF horrifique, alors qu’un peu de gore et d’humour noir lui aurait été favorable pour le sortir des tréfonds de la médiocrité. Au lieu de cela, nous avons affaire à une série B grandement ennuyeuse et qui ne procure à aucun moment les sensations que le spectateur est venu chercher en allant voir ce film. Heureusement que Predator est sorti sept ans plus tard, nous proposant une vision plus spectaculaire et mieux réussie de la chasse extraterrestre, sinon, nous aurions dû nous contenter de cette bouse intersidérale.