Terreur Sur la Ville de Charles B Pierce fait parti de ses petits films dont la réputation s'établit doucement au fil des ans au regards des vertus de précurseurs que l'on finit (à tort ou à raison) par leur attribuer. Le film est souvent cité aujourd'hui comme un proto slasher dont le look du tueur aurait largement inspiré Vendredi 13, pourquoi pas ? Mais à part ça, que nous propose vraiment Terreur sur La Ville dont je préfère largement le titre original The Town That Dreaded Sundown ? Et bien pas grand chose.
Le film s'inspire de faits réels et nous raconte comment en 1949 un tueur portant un masque et se faisant appelé le tueur fantôme par la population va terroriser durant plusieurs semaines la petite ville de Texakarna située entre le Texas et l'Arkansas.
Pour son contexte historique post seconde guerre mondiale et son histoire solidement ancrée dans le réel The Town That Dreaded Sundown avait vraiment un fort potentiel. Le problème c'est que le film de Charles B Pierce bien que possédant de solides cordes à son arc manque systématiquement sa cible. Je retiendrai surtout l'aspect "historique" du film qui nous plonge assez efficacement dans une sorte de psychose qui à l'époque avait mis policiers et habitants sur les dents. Servi par une voix off qui surligne souvent les images et les faits le film possède un petit côté docu-fiction pas des plus désagréable. En revanche quasiment jamais Terreur Sur la Ville ne va honorer son statut de slasher et encore moins de thriller sous tension tant il est dénué de toute dimension dramatique. J'espérais honnêtement une enquête bien plus tendu et des flics totalement sous pressions mais le film se perd trop souvent en digressions comiques au fil d'investigations trop pépères comme lorsque les flics se travestissent pour servir d'appât ou qu'il s'attarde sur ce policier qui ne sait pas trop conduire et que l'on colle comme chauffeur au Marshall venu aider la police locale.
Quant au niveau prétendument proto slasher il est vrai que nous avons droit à un grand gaillard impassible et masqué qui agit souvent en forêt auprès d'adolescents et dont le look peut faire penser à Jason dans Friday the 13th: Part 2. Après l'histoire vraie et la poignée de victimes réelles du Phantom Killer empêche le film d'offrir un body count suffisant pour satisfaire pleinement les amateurs de ce genre horrifique souvent bien plus gratinés. Et puis une nouvelle fois le film va se perdre dans quelques digressions comiques étranges comme lorsque notre tueur va jouer du trombone à coulisse avant de tuer sa victime en scotchant un couteau sur l'instrument, le genre de choses certes drôles et inattendues voir surréaliste mais qui plombent grandement la tension d'un récit criminel au premier degré.
Pas vraiment déshonorant mais très largement survendu comme le slasher oublié des seventies, The Town That Dreaded Sundown a au moins le mérite de mettre en lumière cette sordide histoire vraie dont le coupable n'a jamais été retrouvé.