À ce jour, visible uniquement en VHS, (pour ceux qui possèdent et la VHS et le magnétoscope, ils ne doivent pas être nombreux), voici qu’enfin, Rimini Editions exhume “Terreur sur la ville” aka “The Town That Dreaded Sundown”, une masterpiece horrifique datant de 1976. Considéré comme le patient zéro du “Slasher”, le film de Charles B.Pierce (“The Legend of Boggy Creek”, l’ancêtre du “Found Footage”) prend corps au travers d’un fait divers sordide ayant défrayé la chronique peu après la Seconde Guerre mondiale. Dans la petite ville de Texarkana au Texas, un tueur en série masqué par un sac en tissu, sème le chaos au sein de la petite communauté qui s’emmure et se terre dans la peur et dans la paranoïa. À l’affiche de cet intrigant long-métrage, on retrouve Andrew Prine et Ben Johnson (des trognes bien connues des aficionados de Western ayant joué tous deux dans “Chisum” d’Andrew V.McLaglen). Le duo composé du Shérif Ramsey (Prine) et du Capitaine Morales de la Police d’état (Johnson) doit mettre la main sur un géant masqué - Jason Voorhees vient de naître - attaquant ses victimes à bord de leur véhicule - les tuant ou les blessant grièvement - au gré de ses humeurs sadiques. Dans un superbe décor vintage - le récit se déroule en 1946 - chose rare pour un “Slasher” hormis peut-être le prologue de "Rosemary's Killer” de Joseph Zito (1981) - Charles B.Pierce fait le judicieux choix de la narration, donnant tout crédit à la véracité de l'histoire, dont seuls les noms ont été changés. Après quatre ans de privation et de frustration dues à la guerre, le prologue de “Terreur sur la ville” se veut bucolique, l’insouciance est de mise - on se croirait chez Capra - mais la tempête arrive après le calme. D’une violence frontale tétanisante, “Terreur sur la ville” ne sera que douleur, sang et larmes, nous rappelant les douces heures du cinéma décomplexé et nihiliste des années 70 !