Jubilatoire

Un septuagénaire pince sans rire et désabusé, soliloque dans les allées d'un cimetière par un après midi d'automne. Archiviste semi retraité il ne pense qu'à la mort et s'ennuie de ceux qui sont déjà morts. Il a même prévu que ses cendres seraient aussitôt déposées dans le premier compost venu. Pas gai (mais drôle) le Jean-Michel Bouchard (Rémy Girard, super) qui n'a ni femme ni enfant et vit dans une maison pour aînés où il dispose d'un deux pièces plutôt agréable. Une fin de vie, ce qu'il n'arrête pas de répéter, routinière et sans aspérités. Quoique. Il reçoit un prix littéraire alors que c'est un homonyme (au 3e prénom près) qui a écrit le livre primé. 1ere salve satirique lancée par le cinéaste Denys Arcand qui depuis une quinzaine de films porte un regard critique sur notre société. La touche humoristique n'est jamais oubliée. Des situations gonflées à outrance, des répliques drôles et fines et qui tapent juste. Et ça rigole bien dans la salle. Testament est dans la veine de ses précédentes réalisations Les invasions barbares comme Le déclin de l'empire américain ou La chute de l'empire américain plus récent. L'octogénaire est en grande forme. Le ton est toujours aussi grinçant. Et le constat de Denys Arcand sur ce qu'est devenue notre société est sans appel. Le wokisme en prend pour son grade comme les non genrés, les complotistes, les féministes, la classe politique, les journalistes...

Une touche de tendresse arrive à bon escient. Le film se déroule au Québec. Ça pourrait être en France, l'accent en moins.