O.F.N.I.
Visuellement impressionnant, Tetsuo a ouvert des portes aux réalisateurs cultes contemporains. Que ce soit Cronenberg, Fincher ou certains frenchies comme Noé ou Kounen, ils sont nombreux à s'être...
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le 9 avr. 2013
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Rares sont les films aussi expérimentaux dans la forme qui parviennent à m'agripper du début à la fin, et laisser dans un état second, totalement abasourdi, dans le sillage de leur tumulte. La ligne de démarcation entre génie et esbroufe, dans ce registre particulier et selon mes propres affinités, est souvent ténue. De mémoire, le dernier choc comparable remonte au visionnage du court-métrage réalisé en 2016 FUCKKKYOUUU (lien youtube, pour un public averti). La sensibilité de chacun et les prédispositions au bizarre sont les principales forces motrices orientant la réaction face à une telle œuvre, raison pour laquelle il peut être très difficile de décrire avec précision et intelligibilité les raisons d'une telle appréciation.
Tetsuo, s'il contient bien une ossature scénaristique, est avant tout guidé par les délires visuels sans aucune limite issus du cerveau (probablement malade) de Shinya Tsukamoto. Le titre ne sera d'ailleurs jamais explicitement justifié, même si on peut y voir une référence à Akira (dont l'adaptation au cinéma était sortie un an auparavant) qui partage quelques thématiques. Les références / allusions / évocations sont nombreuses, j'ai beaucoup pensé aux délires organiques du Cronenberg de l'époque série B, mais il deviendrait vite superflu de les énumérer toutes tant la singularité de l'expérience est absolue.
Des accès de gore, des éclairs de grotesque, des effets spéciaux en cascade. Un univers instantanément glauque, crado, dérangeant. Une avalanche de détails, un amoncellement de bouts de ferraille, un amas de débris organiques. Le mécanique rejoint l'humain et plonge son métal dans la (nouvelle) chair, formant une symbiose homme-machine, davantage orientée vers le parasitaire que vers le mutualiste. Une expérience sensorielle, évidemment, un travail graphique épileptique, à la plastique irréprochable, tant sur le plan de l'image que du son.
Et le film de se terminer dans un registre une nouvelle fois bizarre, mais encore différent, avec un échange fantasque entre les deux entités ayant fusionné. En substance :
"How about turning the whole world into metal? We can rust the whole world and scatter it into the dust of the universe.
- Sounds like fun.
- Our love can put an end to this fucking world!
- Let's go get them!"
http://www.je-mattarde.com/index.php?post/Tetsuo-de-Shinya-Tsukamoto-1989
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Créée
le 13 août 2018
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