Une expérience unique qui ne se raconte pas, mais ne se vit pas non plus.
Commençons par le début… Mais le début n’est-il pas la fin ? The Amazing Bulk donc ! Rien que la pochette annonce la couleur (Purple oui, c’est écrit !), mais pourtant rien ne nous a préparé à ce qui nous attend. Avertissement spectateur : Veuillez vous munir d’une boite d’antidépresseur et prévoir d’avance un transport en ambulance vers la clinique psychiatrique la plus proche. Vraiment rien ne peut vous avoir préparé à ça. Dans le fond, comme dans la forme. Car le fond, s’il reste plutôt « sobre » pendant 80% du temps, avec la classique histoire du scientifique dont rien ne va, qui va s’injecter un sérum, se changer en « monstre », poursuivi par la police, puis être capturé par les militaires pour l’envoyer en mission suicide, rien, mais ABSOLUMENT rien ne peut nous préparer au déferlement final nonsensique que l’œuvre s’apprête à nous envoyer en pleine tête. La forme par contre, on peut le dire dès la scène d’ouverture, rien ne va. On sent que le réalisateur est fan de certaines œuvres, et va vouloir faire pareil et rendre hommage, le tout avec un budget énorme de 14 000 dollars. Non, pas millions, juste milles. Quatorze milles dollars. Sin City était un film où tous les décors étaient numériques avec 40 millions, The Amazing Bulk refait la même chose pour beaucoup moins. Et Sin City peut dormir sur ces deux oreilles, pas un seul plan de The Amazing Bulk ne viendra lui faire de l’ombre, puisque l’ensemble ira du très moche au carrément gerbant qui pique les yeux et nous précipite dans les profondeurs de l’enfer. Décors vides faits sous Paint avec quelques ajouts (pots de fleurs et autres) totalement ratés, l’ensemble pique les yeux, mais le film a plus d’un tour dans son sac et nous le prouve un peu plus à chaque minute, en incorporant d’autres éléments numériques discutables.
Comme par exemple un chien numérique, puis un lutin (je n’ai toujours pas compris son implication dans l’histoire) un gobelin (idem), puis tous les animaux de la ferme… À croire que toute l’équipe s’est fumé un gros pétard juste avant de tourner, mais vu le niveau, je pencherais plutôt pour la grosse piqure d’héroïne. Bref, revenons en au métrage, chronologiquement. Après une courte scène relativement amusante grâce à l’incapacité de l’équipe à faire du bon boulot avec de mauvais éléments (traduction : c’est moche, mais au lieu de rendre cohérent un univers moche, ils vont faire un tir tête avec tout en décalé : la giclée de sang, le cri de la victime, la victime qui tombe et le son de détonation, rien n’est raccord), on nous présente les personnage pendant une longue demi-heure inutile. Alors ça parle, ça court dans les champs (mais les personnages disent que c’est un parc, alors je vais les croire), beau papa pique une crise dans la cave à vin de la taille des catacombes de Paris, nos yeux piquent, on rigole parfois devant des chiens numériques ou des rats de laboratoires nourris avec des os (oui, des os, sans chair dessus, juste l’os quoi). Puis là, on rencontre le méchant, et on tombe de haut, tant il fait ses gros yeux à chaque instant, et qu’il est accompagné d’une fausse blonde totalement insupportable dés qu’elle ouvre la bouche (même sans l’ouvrir remarque). Quand Bulk (enfin, le titre dit que c’est son nom, car on n’en saura rien) arrive à l’écran, c’est la fin, l’auto destruction, la fin de toute logique, tant ce qui était hideux avant paraît à présent beau et travaillé.
La bête est moche, mal animée, bourrée de bugs en tout genre, et la scène de course poursuite dans les rues (désertes) de la ville par deux flics est autant ridicule que longue et plutôt gênante à regarder. Je me demande bien si les acteurs y croyaient, mais j’ai mes doutes. Avant de continuer sur l’ultime étape du métrage, je tiens à faire une ultime minute de silence pour le travail effectué sur Paint pour la finition de la voiture de police, finition baveuse, maladroite, ignoble. Mais passé cette gigantesque course poursuite, nous ne sommes pas au bout de nos peines, car le métrage se réservait bel et bien pour la fin, dans laquelle Bulk est envoyé en mission dans le château du baron (le méchant donc), moment où on comprend enfin pourquoi on devait se taper le baron et sa blonde insupportable avant. Et là, l’équipe entière a du passer à une nouvelle drogue tant le film se transforme en expérience surréaliste hors du commun et indescriptible de n’importe quoi, où le réalisateur pique toutes les musiques classiques de Orange Mécanique de Dieu Kubrick, rend hommage pendant un plan à Dr Folamour, tout en rendant hommage à Luigi (oui, de Super Mario…), nous met les animaux de la ferme (comme dit plus haut), des lézards qui écrivent sur des ordinateurs portables, des chiens sous forme d’anges, des pièges dans des châteaux façon Indiana Jones, des missiles, des blondes qui veulent se taper Bulk (véridique), des plans toujours plus moches, moins d’acteurs et plus de Paint et c’est avec joie que le générique de fin se lance. Verdict ? L’expérience était belle et bien unique ! Mais également insupportable, longue, étrange, qui fait mal aux yeux et aux oreilles.
Les plus: Une expérience unique, après, tout paraît bon !!
Les moins: Un peu tout, les acteurs, les effets très spéciaux, le rythme