These reboots are made for bankin’
On connait malheureusement les circonstances de ce reboot d’une franchise poussive: si Sony ne produisait pas un 4eme opus avant fin 2012, le studio perdait les droits d’une des ses poules aux œufs d’or. Double problème: Raimi veut continuer à creuser le sillon d’un héros un peu plus sombre pour ressembler un peu plus à (Harry Potter ? Non:) Batman, seul super-héros un tant soit peu artistiquement crédible (on est encore avant la fin de la trilogie Nolanesque) et ne veut pas entendre parler de la 3D.
Qu’à cela ne tienne, on jette le bébé avec l’eau du bain : zou ! On repart à zéro.
Die with your reboots on
Question casting, y a à boire et à manger. Si on peut préférer Andrew Garfield à Teubé Maguire, pourquoi pas, par contre pour le rôle féminin, c’est le drame. Remplacer Kirsten Dunst par Emma Stone, c’est un peu passer du foie gras au pâté de foie. La petite Emma, sertie de sa frange grotesque, possède à peu près le charme d’un vieux fer à repasser rouillé au fond d’une décharge slovaque un soir de Décembre. Martin Sheen est tellement sous-employé quand ça en fend le cœur. Bref, l’intérêt du film ne viendra pas des acteurs. Le problème, c’est qu’il ne viendra pas non plus d’ailleurs.
Reboot-en-train
Le scénario nous présente un bon exemple de ce qui se pratique désormais dans une production standard avec ambition au box-office. On n’est pas au niveau Hasbro mais pas loin. C’est, sans surprise, affligeant.
Par exemple, saviez-vous que New York n’était peuplé que de cinq ou six personnes ? Pourtant, voyez : la copine de lycée de Parker EST EGALEMENT la guide de l’entreprise dans laquelle bosse l’ex-associé du père de Peter MAIS EN MÊME TEMPS elle est la fille du principal flic de la ville qui va poursuivre spiderman.
Grandiose, non ?
Autre exemple, le père de l’enfant que sauve Spiderman dans une scène ridicule sur un pont, se trouve être le chef des grutiers de la ville qui comprend soudain par un trait de génie, en regardant un flash télé, que le héros est en difficulté et ordonne à ses collaborateurs, mystérieusement restés au boulot en pleine nuit, d’aligner toutes les grues de la ville PLACEES EXACTEMENT sur le bon trajet DONT ILS IGNORENT TOUT pour l’aider à se rendre sur la scène du combat final ALORS MÊME qu’il n’en avait jamais eu besoin jusque là (sans blessure, il utilise les immeuble pour accrocher ses toiles, pourquoi pas à ce moment-là ? mystère, je vous dit).
Reboot-ade
En fait, le film ne garde fidèlement de l’original que ce que ce dernier avait de pénible: la logorrhée familiale lourdingue et la romance immature cradingue.
Bref, je crois que la production a fait une terrible erreur. Elle a choisit pour mettre en scène un type dont elle se disait que c’était son destin que de diriger Spiderman. Malheureusement, s’appeler WEBB ne suffit pas pour projeter sur une toile une histoire de héros qui tisse. Encore faut-il aussi être réalisateur.