Un film somme toute assez moyen mais qui se regarde. Je n'ai pas retrouvé l'enthousiasme que j'avais en regardant les films de Raimi, mais il faut admettre que ce film n'est pas aussi nul que je le pensais. L'histoire est très axée teen-movie, avec un humour et des situations de circonstances. Cela ne m'a pas tant fait rêver que ça, mais il faut reconnaître qu'il y a plusieurs bonnes idées dans ce film. Cependant, la plupart commencent bien et finissent par s'autodétruire avant d'avoir acquis leur plein potentiel, si ce n'est pas un autre truc qui intervient. Je pense notamment à l'explication "scientifique" de la transformation de Peter, ou alors sa relation avec Gwen Stacy et le Dr Conors, sa recherche des origines.
Mais voilà, chacune de ces idées se voit pilonner au cours du film si bien qu'aucune n'arrive vraiment à en sortir indemne. La seule bonne idée que j'ai trouvée et qui a survécu toute sa scène, c'est l'utilisation de la toile d’araignée pour "chasser". Un truc que les précédents films n'avaient jamais exploité et que celui-ci utilise à merveille. L'humour, comme je le disais, est très teen-movie. Alors de temps en temps, ça passe sans trop problème, ça décoche un sourire. Mais bien trop souvent, ça frise le ridicule. C'est d'ailleurs souvent en relation avec des situations et des scènes vraiment très moyennes (je pense notamment au voleur de voiture, ou à un Spider-man se trimballant avec son portable qui a une sonnerie au volume max).
Un autre gros défaut, je trouve, à ce film c'est qu'il est bien plus orienté Peter Parker que Spider-man lui-même. Et quand le film se focalise enfin sur l'ego masqué de Peter, eh bien ça fonctionne qu'à moitié et on retombe très vite chez Peter. A croire que le scénariste n'aimait pas Spider-man. Mais bon, ceci est un avis purement personnel parce que je préfère Spider-man à Peter. Le pire moment reste pour moi la dernière demi-heure : une héros jamais vraiment menacé par le grand méchant, une héroine faussement en détresse, une des meilleures idées du film détruite dans le dernier plan…
Aller, le seul point positif est le support de la ville de New-York à son héros plutôt bien montré, mais franchement super gros (trop teen-movie).
Pour ce qui est des acteurs, c'est franchement moyen, moyen. Emma Stones est peut-être magnifique, mais son jeu est vraiment navrant. Ou du moins il ne correspond pas à ce que le scénario dit de son personnage : on dirait presque un cliché de la blonde stupide, qu'on m'explique comment elle est devenue assistante dans un labo hyper-sécurisée. Rhys Ifan se plante presque totalement dans son rôle : non pas qu'il soit mauvais, mais on a l'impression qu'il s'ennuie ferme. Les autres rôles secondaires sont du même acabit. Le seul qui sort du lot est Andrew Garfield. Et à l'image de son personnage, il est infiniment mieux en Peter Parker qu'en Spider-man. Et il reste le seul à prendre son rôle au sérieux et à proposer quelque chose.
Techniquement, le film respecte les critères du genre. Si ce n'est qu'il y a plusieurs faiblesses. La musique de James Horner convient plutôt bien, mais elle n'arrive pas une seule seconde à faire oublier le travail d'Elfman, obligée d'aller chercher dans la BO de Titanic pour donner un côté faussement épique. Les effets spéciaux sont globalement corrects et bien réalisés. Seul le lézard, pour une raison qui m'échappe, est foiré les 2/3 du temps. La mise en scène est correcte sur une bonne première moitié du film, proposant certains plan en vue à la première personne plutôt chouettes (mais malheureusement trop courts). Mais à l'image du reste du film, la mise en scène met plus en valeur Peter Parker que Spider-man. Et il ne suffit pas d'enchaîner 3-4 plans en spider-cam lors du final pour faire un Spider-man. Les décors sont corrects.
Au final, on a droit à un reboot plutôt moyen par rapport à l'œuvre d'origine, principalement parce que ce même reboot n'arrive pas à faire oublier la précédente trilogie. Or, c'est une condition indispensable si le reboot veut se démarquer et marquer les esprits.