L'angélique conversation est surtout une expérimentation particulièrement frontale qui utilise la "musique" de Coil pour réaliser ses ambiances, superposée à des bruitages tonitruants et une suave voix féminine récitant des écrits de Shakespeare, et accompagnant des images très VHS dans leur esthétique, et quasi amateur dans les trucages du montage (une incrustation particulièrement hideuse à la 24ème minute). C'est assez gênant de considérer ce travail comme un authentique film expérimental, car malgré ses tentatives de créer un cadre et une ambiance (un énigmatique jeune homme regardant par la fenêtre, un autre faisant des signaux lumineux avec une médaille dorée...), on sait immédiatement qu'on assiste à un film de tarlouze. Désolé d'utiliser un tel vocabulaire, mais il n'y a pas d'autre mot. L'homosexualité est d'office promise, se dévoile petit à petit (on est dans les brumes, puis on voit deux jeunes hommes se faire la toilettes, puis ils se battent, puis ils se caressent, et enfin ils se roulent un gros patin) avant de faire office de conclusion. Je... Désolé, mais c'est trop évident pour prétendre être expérimental. Il n'y a rien ici d'utile ou d'intelligent, il n'y a aucune réflexion, et l'expérimentation esthétique est si dégueulasse en qualité d'image que ça en devient gênant. Gênant car il y a deux ou trois passages qui ont fonctionné, pendant lesquels j'ai réussi à y croire (souvent quand le film joue avec la lumière, le côté enfumé étouffant de certains plans, et quelques profils de mecs bien mis en valeur par l'éclairage). En dépit de la vacuité et de la laideur de l'ensemble. Coil se fond dans le fond, faisant le taf sans livrer de composition obsédante. Ce sera probablement les seuls artistes sortant vainqueurs de cette histoire. Le vrai bon retour de l'onanisme artistique !
Voracinéphile
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le 1 déc. 2014

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