The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Alors que Spectrum Films nous annonce à demi-mot via des images sur des tweets qu’ils vont sortir soit Legend of the Sacred Stone (2000), soit sa préquelle Demigod : The Legend Begins, soit les 2, on va s’intéresser aujourd’hui à un autre film des créateurs de ce spectacle si particulier qui est sorti en 2015, le bien nommé The Arti : The Adventures Begins. Si j’emploie le terme « particulier », ce n’est pas un hasard car les trois films cités sont des films avec… des marionnettes. Non non, restez, ne prenez pas peur car ça vaut sincèrement le détour, surtout si vous êtes un amateur de wu xia pian fantasy bien énervés. Legend of the Sacred Stone était très bon, Demigod : The Legend Begins semble être du même acabit si on en croit les premières images du trailer, est-ce que cet Arti : The Adventures Begins vaut lui aussi le détour ? La réponse est « oui », mais avec quelques réserves…
Mais tout d’abord, quelques explications s’imposent. Originaire de Chine, le théâtre de marionnettes fait depuis longtemps partie intégrante du patrimoine culturel de Taïwan. Des générations de marionnettistes ont expérimenté de nouveaux styles d’interprétation et des marionnettes de plus grande taille, modernisant constamment cet art pour le faire entrer dans le courant dominant. La famille Huang est la plus importante famille de marionnettistes du pays et lorsqu’est arrivé en 2000 Legend of the Sacred Stone de Chris Huang sur le marché du DVD, via leur boite de production Pili International Multimedia, le film a ébloui bon nombre de spectateurs curieux. Le spectacle était virevoltant, nerveux, visuellement fou, mixant marionnettes, maquettes et CGI avec une facilité déconcertante, nous faisant très rapidement presque oublier qu’il s’agit justement de marionnettes. Pour information, Legend of the Sacred Stone était un spin-off d’une série utilisant les mêmes techniques. 15 ans plus tard, Chris Huang et ses comparses remettent donc le couvert avec The Arti : The Adventure Begins. La recette est la même, si ce n’est que les CGI ont évolué et qu’ils vont servir sur certains décors mais également pour améliorer l’animation des marionnettes sur certains plans et pour des personnages à part entière. L’histoire est celle de Mo, de sa sœur Tong, et d’un robot en bois nommé Arti-C, hérité de leur père. Arti-C est très doué pour les arts martiaux, mais le père de Mo a été accusé de trahison et tué pour l’avoir construit. Mo remarque que l’Arti-C commence à se détériorer lorsqu’il s’éteint prématurément pendant un combat. Cela s’explique par le fait que sa source d’énergie, connue sous le nom d’Origine, n’est pas infinie et commence à faiblir. Mo doit trouver un moyen de remplacer la source d’énergie d’Arti-C et il s’avère qu’elle peut être trouvée sur le territoire d’un clan mystérieux, qui semble se battre avec de dangereux vers de sable et d’autres créatures à l’aspect étrange…
A l’instar de Legend of the Sacred Stone, The Arti : The Adventure Begins est visuellement impressionnant. Le travail sur les marionnettes est de toute beauté, aussi bien dans leur conception, que dans la façon que la famille Huang a de les animer. Les couleurs sont vives, ça fourmille de détails, et on prend un réel plaisir à les voir s’affronter, à échanger des coups, à se balancer sur les murs et détruire les décors. Certes, le montage est forcément très cut car, ne l’oublions pas, il s’agit de marionnettes qu’il faut bien animer sans qu’on voit les subterfuges, mais ça donne aux affrontements un côté nerveux qui renvoie directement aux wu xia pian fantasy du début des années 90 du cinéma de Hong Kong. La quantité de travail pour un tel résultat doit être assez hallucinante, et le tournoi en milieu de film vaut à lui seul le visionnage. A noter qu’un personnage est entièrement en CGI et qu’il dénote un peu par rapport au reste. Il en est de même avec certains décors numériques où on ressent réellement les fonds verts, contrairement aux maquettes qui, bien qu’elles pourraient paraitre parfois un peu kitchs, font bien plus authentiques. C’est dommage car ce numérique est parfois un peu trop présent, au point qu’on perde un peu le charme de ce spectacle de marionnettes. Néanmoins, la mise en scène de Chris Huang et le travail du directeur de la photo sont impressionnants et donnent vraiment un côté réel à ces poupées sans vie qui justement prennent vie pour nous amener dans une aventure épique. The Arti : The Adventure Begins va aborder de multiples thématiques, telles que l’honneur de la famille, l’acceptation de l’autre, le désir de partir à l’aventure vers l’inconnu et l’histoire est des plus ambitieuses bien que pas nouvelle pour un Wu Xia Pian. Là où cela pêche un peu, c’est que le film semble destiné à un public un peu plus jeune que la moyenne comme en témoigne cet acolyte à fourrure qui aurait clairement pu sortir d’un dessin animé Disney (bien qu’il y ait malgré tout pas mal de morts et de destruction). Mais cela n’a au final que peu d’impact sur le résultat global qui nous en met plein les mirettes grâce à une incroyable réussite technique.
Bien qu’en deçà de Legend of the Sacred Stone, The Arti : The Adventure Begins est un film de marionnettes qui devrait plaire à tous les amateurs de wu xia pian nerveux. La prouesse artistique est impressionnante et le résultat des plus satisfaisants.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-arti-the-adventure-begins-de-chris-huang-2015/
Créée
le 22 juil. 2022
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