Festival du film coréen, Champs-Elysées, Paris.
Le film vient de se finir, la présentatrice du festival annonce le réalisateur, KIM Kyoung-won apparaît sous les applaudissements, il passe entre les sièges et viens se placer à côté de la présentatrice et d'une traductrice devant la salle, une affiche de son oeuvre est projeté en arrière plan. Il répond à plusieurs questions posé en coréen et en français, les spectateurs expriment leurs satisfactions, il parle d'art, de son ressenti personnel, dit ne pas se considerer pas comme un artiste... Puis arrive la fin du débat, il remercie le public d'être venu, d'être resté pour le débat, nouvelle clameur, enfin les gens se lèvent et sortent, KIM se mêle à la foule comme un simple spectateur jusqu'à la sortie du cinéma, il marche quelques pas devant le cinéma, s'arrête pres d'un banc et allume une cigarette. Il est là seul dans la rue la plus éblouissante du monde, il vient réaliser un long métrage étant un phénomène critique en Corée, au point d'être diffusé à l'autre bout du monde mais il est là, seul, oui mais modeste, à apprécier ce moment parmis les vivants, sans artifices. Et nous avons là l'âme de son film qui s'exprime, faire de l'art, simplement, sans calculs.
The Artist : Reborn nous présente Giselle, une artiste "talentueuse" peinant à être reconnue, elle va croiser le chemin de Jae-Bum un directeur de galerie voyant en ses créations une source de revenus potentielles mais un évènement tragique va bouleverser les plans du galeriste, Giselle va être terrassé par un mal inconnue fesant s'envoler la valeur de ses oeuvres, maintenant postunes.



-"Qu'est ce que signifie ton tableau"
-"J'en sais rien, je peins juste"



Le film parle d'art. D'un côté le regard calculateur des galeristes, représenté par Jae-Bum, qui cherche ce qui ferait vendre, les talents "bankables" sur qui miser, ce qui va attirer les foules vers l'histoire tragiques des artistes et la hype, et non forcement par une histoire ressenti commune avec l'œuvre ou un véritable amour de l'art. Tout est monté de toute pièce, tout est faux, dans ce monde, le talent n'existe pas, Giselle n'est pas exceptionnel, elle réalise des œuvres marchandables et... Elle est morte. La galerie se jette sur l'occasion, c'est le jackpot, Jae-Bum et ses associés se réunissent et mettent tout en scène, un hommage émouvant, la réécriture tragique de sa vie, le monde artistique s'emballe pour la prodige morte prématurément, qui n'est pas sans rappeler le destin de Van Gogh, entre autres, invisible de son vivant et devenu un mythe après sa mort floue et la propagation du récit tragique et étrange de sa vie, le tragique et le sensationnel fascinent.
Atiseuteu: Dasi Taeeonada offre de nombreuses ouvertures pour ouvrir des réflexions sur l'art et sa diffusion, l'argent, la hype, ce qui nous attirent réellement, le sens de l'art, comme le dit justement le réalisateur : "Il ne faut pas toujours chercher un message dans un long-métrage".

Nicolas_Bonin
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le 11 févr. 2018

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