Le scénario, comme il nous est présenté, a un très bon potentiel. Les acteurs sont également assez bons, les décors sont magnifiques et les cadrages réussis (surtout les plans généraux sur la Chine ou encore les combats avec un montage très cut et rapide).
Pourtant, on est déçu par ce quasi Roméo et Juliette du IXème siècle, surtout à cause de son scénario, justement. Si la mise en scène (d’où son prix à Cannes) mérite d’être récompensée, la platitude, elle, non. Très peu de dialogues, très peu d’actions dans des plans fixes très longs (en effet, c’est une manie), très peu de combats (même si leur filmage est fort appréciable) qui se finissent toujours de la même ridicule manière : la jeune assassin et son adversaire s’enfuient chacun de leurs côtés. Et ce, cinq fois durant tout le film. Et ça ne bouge pas ; au contraire, ça devient très vite attendu.
Le film lâche le spectateur au bout de quinze minutes pour jouer avec lui-même, expérimenter le genre à sa manière jusqu’à arriver au kitsch (les combats le deviennent de plus en plus jusqu’à atteindre un niveau d’absurdité tel que l’on n’y croit plus et que l’on ne regarde plus).
On s’endort, on somnole, mais rien de bien intéressant pour un film qui était plutôt bien parti et dont la très belle affiche donnait envie.