D'un point de vue esthétique, c'est une merveille. La photographie est de toute beauté (certaines prises de vues du crépuscule ou de nuit, avec des flambeaux allumés qui palpitent dans l'obscurité nous laissent bouche bée). Maintenant, pour ce qui est de l'histoire racontée, c'est intellectuellement très dépaysant ; à première vision, on n'y pige pas grand chose. La mise en scène est merveilleuse, mais elle étouffe le récit. On dirait que le réalisateur, pour insuffler du mystère à son film, fait exprès de rendre le récit obscur, confus, elliptique. Pas de voix off bien sûr, peu de dialogues (le film est en chinois, avec quelques rares sous-titres). Heureusement qu'on a, via les sites ciné, un résumé écrit du scénario. Néanmoins, à deuxième vision, il y a un long passage (trente-quarante minutes) que j'ai suivi facilement, sans problème de compréhension. En même temps on n'a pas forcément besoin de tout saisir précisément, on comprend quand même le sens général de l'histoire. Et la succession des images est si belle que ça reste un plaisir de regarder ce film ; il n'est pas dit que je n'aille pas le revoir une 3ème fois. En tout cas, le prix de la mise en scène obtenu en 2015 à Cannes m'a semblé tout à fait mérité.
Une remarque "tongue in cheek" : Il est parfois difficile de faire la différence entre vrai cinéphile et simple cinéphage ; si The Assassin vous laisse froid, vous pouvez être certain d'appartenir à la deuxième catégorie.