C'est bel et bien car il n'existe encore aucune critique sur le site que j'accepte non sans un mal de crâne d'en rédiger une sur cette chose qui m'aura bien décontenancé en la regardant hier soir (vous m'excuserez de ne pas l'avoir fait juste avant vu mon niveau d'incompréhension). Devant l'absence totale de synopsis, vous me permettrez d'en pondre un 100% artisanal. Nous avons donc un psychiatre fasciné par l'autodestruction à laquelle se livre l'Homme, ses pulsions de violence contre lui-même. Et cet intérêt d'une certaine manière va le faire plonger dans une étrange folie obsessionnelle. Bon, il faut savoir que cette création insolite est tirée du bouquin au nom éponyme qui se définissait comme un roman expérimental divisé en intrigues elles-mêmes fragmentées en sous-intrigues. Vous êtes parcourus d'un sentiment d'incrédulité ? Ca tombe bien car moi aussi je l'étais avant et encore plus après le film.


Divisé en 5 "chapitres", notre psychiatre, affublé d'un nom différent à chaque fois, se perd dans un dédale de raisonnements philosophiques et néo-freudiens dont l'étrangeté n'a d'égale que l'austérité. Il s'interroge sur la nature de la bombe atomique avec le parallèle évident à Hiroshima, sur la technologie menaçante par le biais de.... l'automobile ou encore des conséquences psychologiques incertaines des astronautes lorsqu'ils se retrouvent dans l'espace. En filigrane, une forte appétence pour le lien entre la mort et la sexualité. Eros et Thanatos donc. Le plus emblématique étant celui lié à l'accident de voiture dont les questionnements basculent au-delà de la provocation et du scandaleux. "The Atrocity Exhibition" semble être une autothérapie dégénérée qui trouverait sa source dans le mal-être de son protagoniste. Il s'y abandonne, s'engouffre dans les ténèbres d'une humanité vouée à sa disparition. L'inéluctable n'en sera que plus glacial.


Sur le papier, c'est prometteur et en grand amateur de cinéma expérimental, j'en attendais beaucoup, un peu trop et même beaucoup trop. Cette non-linéarité ne me faisait pas peur. Dénué de toute colonne vertébrale scénaristique, "The Atrocity Exhibition" nous perd dans son chaos mental sans qu'il n'y ait rien sur lequel nous raccrocher. Le réalisateur répudie le cinéma d'assistanat, ce qui est tout à son honneur, tout en basculant dans l'autre extrême. Cet autre extrême qui est celui de l'opacité. Les dialogues nébuleux que n'aurait pas renié un Cristi Puiu dans ses grands jours d'auto-suçage finissent par devenir une caricature d'eux-mêmes (mais pourquoi ce passage de 3 min sur la sexualité mystique de Che Guevara ?). C'est là tout le danger de prôner un Septième Art anxiogène au risque de perdre le spectateur qui sera au mieux dubitatif, au pire agacé. Dommage car il y a quelques jolies séquences illustrant à merveille la hantise et les névroses du psychiatre. Hélas, à trop vouloir être complexe, on se vautre dans la parodie. Toutefois, on pourra saluer Jonathan Weiss d'avoir su créer une oeuvre singulière, sans nulle autre comparaison et ça mérite bien un brin de louanges.


Bref, j'aurais fait de mon mieux pour pondre un torchon qui ne vous préparera dans tous les cas pas à ce que vous verrez. Vous m'en voyez navré.


PS : il n'y a absolument aucune dimension épouvante-horreur comme SC le mentionne.



MisterLynch
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le 10 mars 2023

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MisterLynch

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