McJizz
"The Babysitter" est bien un film de McG. Si tu cherches du cinéma responsable et mesuré, ton doigt a du déraper et tu t'es clairement trompé de click. McG, c'est le genre de mec qui va voir les...
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le 13 oct. 2017
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Entre les films qui se veulent cool sans l'être (je pense très fort à "Baby Drive") et les autres projets dont les auteurs se paluchent nostalgiquement sur les films qui les ont fait rêver dans les années 80 ("Stranger things"), McG et son scénariste parviennent à faire un film à la fois contemporain et dans l'esprit des années 80. Ce qui veut dire que nous ne sommes pas dans la bête imitation de codes, non, mais on retrouve des éléments typiques de ce genre de production et l'auteur s'amuse avec. Et qu'est-ce que c'est fun !
Le scénario est globalement bien ficelé. C'est très con, mais ça fonctionne. Les auteurs distillent humour et horreur avec justesse : les gags sont bons et l'horreur est réellement assumée. Evidemment on est dans le style plus granguignolesque que la véritable grosse frousse, n'empêche que les comportements (in)humains sont un peu effrayants par moment.
La mise en place est peut-être un peu rapide (beaucoup d'éléments qui serviront tous à un moment du film ; c'est un peu maladroit, voire scolaire, mais on se prend vite à ce petit jeu et puis les auteurs en profitent pour faire une farce aux spectateurs) mais l'objectif est clairement déterminé et les conflits abondent. Les personnages sont plutôt chouettes, quoique la bande de malfrat aurait pu être un peu plus exploitée en fonction des traits de caractère (on reconnaît la caractérisation de chacun mais on regrette que les situations ne permettent pas d'en profiter un peu plus). Les mises à mort sont assez fun (on retrouve le côté bricoleur des films des années 80) ; seule la mort liée aux œufs est un peu décevante (et le sauvetage de fin un peu facile et incohérent).
La réalisation est ludique. On retrouve McG en très grande forme : on sent qu'il s'éclate avec son joujou, sans doute rassuré de ne plus devoir subir la pression des grands studios tout en ayant une très grande liberté artistique. Et du coup le film en devient cool, mais naturellement, sincèrement. Pas parceque McG voudrait que les gens trouvent son film cool, juste parce que lui s'éclate. D'ailleurs il n'en fait pas trop, passé les moments de coolitude assumés, il revient à une mécanique plus formel. Mais il parasite ou plutôt il nourrit constamment son film d'idées délirantes (un côté grindhouse d'ailleurs par moment).
Les effets spéciaux ne sont pas géniaux ; les artisanaux fonctionnent mieux même si on sent le côté cheap, les numériques moins mais sont heureusement peu nombreux, McG ayant compris que son récit n'en dépendait absolument pas. C'est même magique de voir qu'il tourne dans des bons décors, qu'il utilise de vraies araignées, qu'il emploie un maximum de cascades et de trucages oldschool plutôt que de céder à la facilité. Et puis les acteurs sont chouettes : ils s'éclatent tous, prennent leur pied, partagent leur joie et interprètent leurs personnages avec brio. J'aime beaucoup les gosses-héros, ils jouent bien, ont une bonne gueule (dommage que dans la VF on leur ait collé des voix de trentenaires). Enfin, la musqiue est parfois surprenante mais fonctionne assez bien : le tube de Queen, par exemple, sort de nulle part mais fonctionne à merveille.
Bref, "The babysitter" est un film bourré d'idées. Il n'est pas sans défaut, je peux même ajouter ici que le dernier tiers est moins drôle que le reste (je suis déçu que le côté bricoleur du héros ne soit pas plus valorisé), mais bon sang, que c'est bon un film sans chichi, un film sincère, un film généreux, un film à l'ancienne sans pour autant tomber dans la nostalgie ringarde et stérile ("Stranger things"), un film qui est en même temps contemporain (la conversation sur téléphone par exemple est assez chouette, et l'auteur joue bien avec les codes). Non, vraiment, c'est un très chouette film !
Spoiler :
Ce que j'aurais aimé voir dans le film :
Le beau gosse baraqué tué autrement : la préparation de sa mort est mal amenée, ça sent le bricolage de dernière minute, d'ailleurs c'est un peu brouillon en terme de mise en scène
Le harceleur black aurait dû mourir : pas par le héros mais par le beau gosse qui lui aurait montré comment faire (cela aurait rendu encore plus ambigu le lien entre les personnages.
La pompom girl tuée autrement : en l'état ça fait très deus ex machina ; que la chef des méchants la liquide ça peut se concevoir mais pas comme ça.
Le grimoire aurait dû avoir une autre utilité : lorsque le gosse menace de détruire le grimoire, la gonzesse a l'air ultra paniquée ; bien sûr, c'est parce qu'il s'agit là de son moyen de gagner de l'assurance en elle, mais je me suis dit que peut-être il n'était pas bon de brûler ce genre de bouquin, qui sait, peut-être que des créatures maléfiques s'en verraient libérées ou simplement convoquées ? une apocalypse pour finir le film aurait pu être fun !
Pour ce dernier point, j'aime tout de même la fin du film parce que justement rien ne nous dit que ce grimoire ait de réelle propriétés maléfiques (à part la fumée verte quand il brûle) ; peut-être que tout cela n'est qu'un délire d'une nana qui a besoin de faire parler d'elle ? c'est plutôt intéressant comme idée aussi, ça fait réfléchir.
Créée
le 22 oct. 2017
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