Plus on est dans un trou du cul du monde et plus, en général, la religion est là pour rassurer et permettre l’acceptation de la misère. Nous sommes ici dans l’Ouest américain, sans doute dans les années 30, dans un de ces petits villages-rues que l’on voit dans les westerns, ici envahi par le sable. Et là, manifestement, c’est pas la joie tous les jours, même si un gars à contre-courant fait ce qu’il peut avec sa guitare. Un prêtre est là, et ses ouailles sont présentées comme des zombies, qui ont avant tout peur de la mort et de son représentant, le croque-mort, qui vient d’arriver, ce qui manifestement est de mauvais augure. Le prêtre instille la peur, rejette ceux qui refusent la maison de Dieu, et est prêt à éliminer la mauvaise herbe pour préserver la soumission des fidèles, et donc son pouvoir. Comme au Moyen-Age, il faut éliminer celui ou ceux qui seraient responsables de la fureur d’un Dieu dont la vengeance s’abattrait sur tous. Il y a crise et dans ces cas-là, un bouc-émissaire est décidément bien pratique. L’orage est annoncé dès le début, le film se termine par un déferlement de violence. Il ne pouvait pas en être autrement.
J’ai appris qu’il s’agissait d’un film d’étudiants danois. C’est remarquable car la qualité de ce court métrage est exceptionnelle. Sur un plan graphique, c’est magnifique, dans un style qu’on retrouve plutôt dans la bande dessinée ; à cela s’ajoute un peu de fond et une bande son sympa. Jusqu’au générique de fin qui est plutôt original. Je suis souvent déçu par les films présents dans le sondage SC des meilleurs courts métrages. Ce n’est pas le cas ici, le film a toute sa place dans le top 100 (contrairement à beaucoup d’autres). A voir par conséquent (sauf pour les âmes très sensibles), ici :
https://www.youtube.com/watch?v=vVkDrIacHJM