film de ce soir : 8/10
Kevin Carter, Ken Oosterbroek, Greg Marinovich et Joao Silva ont formé le Bang-Bang Club dans les années 1990. C'est le nom donné à ce quatuor de photographes qui a couvert les violents incidents qui ont accompagné le mouvement de libération de la race noire en Afrique du Sud.
C'est aussi et c'est un grand atout du film l'histoire de la façon dont ont été prises deux des plus célèbres photos de reportages de guerre gagnantes du Pullitze.
la première fut prise par Greg Marinovitch (Ryan Philippe dans le film qui est d'ailleurs le héros principal) : En 1991, il est lauréat du Prix Pulitzer pour son travail sur des supporters de l'ANC assassinant brutalement un homme soupçonné d'être un espion Zoulou.
L'autre celle de Kevin Carter ( Taylor kitsch le narrateur presque jusqu'à la fin du film) :La fillette et le vautour » montrant une fillette soudanaise (en réalité un garçon) affamé, prostré sur le sol et observé à quelques mètres par un vautour, photo pour laquelle il obtient le prix Pulitzer de la meilleure photo en 1994.
Ce prix créera une polémique, Carter étant accusé, à tort, d'avoir abandonné cet enfant face au vautour qui n'attendait qu'une chose, le dévorer. (un des thèmes du film...)
Le film était basé sur le livre que deux d'entre eux, Greg et Joao, ont écrit ensemble, et il raconte assez fidèlement la vie professionnelle et personnelle de ce petit groupe de photographes de guerre, dosant parfaitement entre divertissement et de réalité . Les personnages, assez proches de ce que furent ces hommes montrent de manière remarquable la personnalité de chacun, tout en illustrant les situations dans lesquelles ils ont pris certaines de leurs photos les plus célèbres. Outre l'attrait du film pour les étudiants, les professionnels ou les passionnés de photographie, ce film est assez fort et montre une vision différente des conflits africains qui ont marqué la fin du siècle dernier sur le continent. Action, romance et un sens du réalisme qui ne laisse pas du tout indifférent, un film fort.
En plus de l'habituel affiche du film que je critique je vous laisse évidemment les deux photos du Pullitzer.