The Banshee Chapter par SlashersHouse
Quelle course en cette fin d’année 2013 ! Les bobines horrifiques ou d’épouvante se sont enchaînées durant ce mois de décembre, probablement car quelques producteurs voulaient avoir in-extremis sa bobine figurant dans un top 10 du genre. C’est chose faite pour The Banshee Chapter ! Il n’y a aucun doute possible, nous tenons bien là l’un des meilleurs produits du millésime 2013 !
Cependant, pour se débarrasser tout de suite de ce qui ne va pas, nous allons parler du format en lui-même. Found-footage, pas found-footage ? The Banshee Chapter est tourné comme un film mais mélange passages filmés façon found-footage, sans compter que l’héroïne passe son temps à visionner des bandes liées à la disparition de son frère (qu’elle s’évertue à retrouver), du coup difficile de statuer sur l’étiquette à coller au film. Mais soit, ça n’est pas le plus grave. S’il fallait parler de ce qui déconne vraiment, c’est la photographie. Certes on sent le budget assez maigre, mais une grosse partie des plans souffre d’un grain tellement présent que même le format bluray n’arrive pas à supporter les artefacts de compression — problème au niveau de la source elle-même ? Possible, sauf que ça rend quand même très laid, et finalement on arrive plus vraiment à faire la différence entre les passages censés être « tournés à la pro » et ceux faites avec une handycam — c’est ballot mais surtout vient casser par moment la logique de mise en scène qui était voulue.
Maintenant que les erreurs techniques ont été mises de côté, que dire de bon ? On aurait pu se résumer à dire que The Banshee Chapter est un bon train fantôme distillant avec intelligence ses instants de tension, voire de peur totale, mais, non, nous allons causer du fond qui créé toute l’alchimie du film. Tout cela repose sur une histoire qui pourrait être un épisode de X-Files, un projet gouvernemental secret où des expériences sont menées sur des gens, drogués avec une substance inconnue, puis un jeune homme qui découvre le produit, le teste, disparait, puis son amie vient enquêter sur sa disparition, avant de — peut-être — s’en jeter elle aussi un petit coup. Elle vire à son tour dans un univers hallucinant mais encore plus inquiétant car la jeune femme ne sait pas si elle a ingéré la potion ou si c’était simplement un placébo. A quoi se fier ? Ses yeux ou sa logique ? Les nerfs de notre héroïne sont donc mis à rude épreuve, et au fur et à mesure que la tension grimpe chez elle la même chose se fait ressentir chez nous. Les apparitions s’enchainent, pas trop souvent, et malgré des effets-spéciaux ridicules (mais supportables étant donné les très courtes apparitions des entités) on se laisse bien avoir par un bon paquet de jump-scares bien sentis.
Parmi les interprétations nous apprécierons celle de Katia Winter, convaincante en femme forte ainsi que celle de l’excellent Ted Levine (le Général « sale con » Woodman du film Evolution avec David Duchovny), qui vient apporter une touche de légèreté avec son humour qui calmera les esprits les plus réceptifs à l’épouvante.
Des raisons solides qui font que vous ne devrez pas passer à côté de The Banshee Chapter, qui en plus de remanier — certes maladroitement — le style found-footage réussit à nous faire frissonner et étonnera même par un twist des plus appréciables !