Billy Bob Thornton - That Mountain.
Virée mouvementée dans l'Amérique profonde en compagnie une fratrie de trois tueurs à gages avides de se faire un nom, The Baytown Outlaws nous propose de suivre les tribulations de ces trois zigues durant une heure trente survoltées.
Du plan d'introduction à la dernière scène, l'ambiance décomplexée prend son spectateur pour ne plus le lâcher. En la matière, la première scène démarre sur les chapeaux de roues, imprimant un rythme furieux doublé d'un effet bande-dessiné du plus bel effet. Le résultat est jouissif, le plaisir immédiat et l'introduction présente en quelques coups de fusil ses trois protagonistes principaux. Un Lincoln Oodie gigantesque et mutique, parlant à l'aide d'un bidule électronique rudimentaire, aussi violent qu'il le paraît, Clayne Crawford en chef de famille, tête du petit groupe, fort attaché à ses armes et Travis Fimmel ( Vikings ... ou la pub pour Calvin Klein me dit Wikipédia... je vous avoue avoir été moins marqué ) dans le rôle du cadet, petit névrosé maniaque de la gâchette. Autour de nos rednecks fort bien interprétés gravitent plusieurs personnages convenus mais sympathiques, allant du shérif véreux (Andre Braugher qui garde le même faciès impassible que dans Brooklyn Nine-nine) et Billy Bob Thornton efficace en bad guy au potentiel de coolitude infini.
Les trois frères plus très inconnus se voient approcher par Eva Longoria (venue toucher son chèque et poser pour l'affiche) qui leur demande gentiment d'aller récupérer des mains de son ex-psychopathe de mari - baron de la drogue à ses heures perdues - son filleul afin de le lui ramener, contre espèces sonnantes et trébuchantes. On s'en doute, l'autre n'est pas des plus jouasses à l'idée de se faire voler le fiston et balance ses troupiers par paquet de douze à la poursuite de nos lascars. Ils devront affronter des bikeuses-sadiques aussi dénudées que mortelles, des pirates somaliens reconvertis dans l'attaque en camion et des indiens acrobates.
Oui, je dois t'avouer que le scénario est un immense n'importe quoi, prétexte à une épopée moderne des plus déjantée, road-trip rythmé par les fusillades et bagarres de bar comme à la grande époque. Et ça fait un bien fou, quand un film fait pour "se vider le cerveau" le fait de belle manière, sachant susciter l'intérêt par son intrigue aussi simple que jubilatoire. Cet ensemble foutraque de personnage à fleur de peau, cette alternance B-D/réalité en font un défouloir réjouissant.
Reste quelques erreurs de parcours, que ce soit un effet jaunâtre assez discutable, quelques scènes d'action moins punchy que ce qu'elles auraient pu être et une intrigue un peu convenue, diront les plus chagrins.
Ah, sinon, la musique ne vient pas du film. Dommage, pas que la bande-son soit mauvaise, hein.
Bisous !