Voilà un prémisse intriguant (que je découvre être de 2012 et d'une série web américaine et pub pour Intel et Toshiba).
Un jeune homme, le jour de son 18ème anniversaire, se réveille dans un autre corps. A partir de là, tous les jours, il va changer d'apparence : homme, femme, jeune, vieux, asiatique ou caucasien, il ne sait pas.
Cela rend sa vie fort difficile : pas de relations, pas d'amis, pas d'image. Heureusement sa mère et son meilleur ami sont au courant et le soutiennent.
Mais un jour, il tombe amoureux d'une jeune et charmante vendeuse de meubles.
Leur relation est-elle possible? La vérité est-elle acceptable?
Certes, le sujet premier du film est "la beauté intérieure" et le film ne s'en cache pas. L'amour voit au delà des apparence et même du sexe. C'est très progressiste pour une oeuvre corréenne même si le cinéma de ce pays se permet plus que les séries par exemple.
Mais le film va au delà. Il pose aussi la question de l'identité, de la personnalité et, quand on se penche sur le destin de la jeune femme qui aime un homme qui change de corps, le scénario aborde aussi le sujet de l'image de soi et de l'importance des souvenirs. Quand la personne avec qui l'on partage sa vie change tous les jours, quels sont les souvenirs qui peuvent durer. Que reste-t-il d'une relation sans permanence tangible. La beauté intérieure et la personnalité c'est bien mais l'humain répond aux stumili visuels et ne pas reconnaître son partenaire peut destabliser fortement.
La réalisation use de subterfuges pour perdre le spectateur comme les personnages tout en gardant un bonne ligne directrice. Quel sera son physique ce jour matin là? Car notre protagoniste accorde, lui, de l'importance à son apparence, et attend d'être séduisant pour approcher sa dulcinée et déprime le jour où il se transforme en petite mamie et qu'il doit l'accompagner à une soirée importante et c'est bien sûr le jour où il est un canon intersidéral que nos tourteraux passent à l'acte.
Car oui, la beauté intérieure est ce qui compte mais la beauté extérieure est un joli bonus. ou entrée en matière.
Mais majoritairement, le message est plus profond que cela.
La fin offre même une conclusion, certes ouverte comme souvent dans le cinéma asiatique, mais résolumment optimiste et inclusive sans en faire trop.
Le casting est impeccable y compris les 104 acteurs et actrices qui interprètent le personnage principal. Les principaux arrivant à nous convaincre qu'ils sont la même personne. On a même quelques superstars qui passent faire un petit coucou comme Park Shin Hye (qui est honteusement mise en avant sur l'affiche pour 5 minutes de temps d'écran) dans une scène très drôle, Lee Dong Wook, Kim Sang Ho, Lee Jin Wook (qui marque!), Do Ji Han, Lee Hyun Woo, Jo Dal Hwan, Seo Kang Joon, ou encore Juri Ueno dans son japonais natal.
Park Seo Joon se taille un peu la part du lion en faisant survivre son occurence pendant 3 jours et a le privilège de lancer la relation.
Han Hyo Joo est excellente dans le rôle de Yi Soo, la jeune femme qui apprend à aimer les yeux fermés et Lee Dong Hwi est tout aussi excellent et attachant dans le rôle du meilleur ami, un peu comic relief.
Un bonne surprise sur ce qui s'annonçait comme une comédie romantique un peu bizarre car au final, pas d'explicaiton, pas de solution et une fin positive mais douce amère.
Je suis curieuse de voir la web-série américaine pour voir comment cela fini.