C'est charrette !
En 1971, tensions dans une petite ville du Sud. Après l'incendie de l'école réservée aux Noirs, où mettre les enfants ? Les Blancs accepteront-ils de les intégrer dans leur école ? Par lâcheté, la...
Par
le 25 mars 2023
Mouais bof. Ce n'est pas trop lisse, mais ça l'est quand même, et on sent que c'est le genre de film calibré pour les oscars...
La mise en place est foutrement longue, assez longue pour repenser aux plans décolleté du film de Marilou Berry vu la veille (en même temps, la fausse poitrine de Taraji est si marquante que je n'ai pu m'empêcher de laisser mon esprit bivouaquer et c'est ainsi que j'ai atterri sur la poitrine de l'autre demoiselle), après quoi ça commence mais ça reste un peu timide ; en effet, les scènes ne sont pas très développées, pas très marquantes (au contraire de la fausse poitrine de Taraji) ; quelques affrontements sympathiques, mais aussi quelques victoires trop faciles pour la bien-pensance et des personnages secondaires pas très creusés (notamment les blacks qui sont juste des types bien qui chantent le gospel et qui ont parfois la rage d'être soumis). La fin, consensuelle comme on le devine, ne laisse même pas la satisfaction d'une revanche du KKK meurtrière, à croire que ces blancs-becs qui aiment se travestir en fantômes n'ont pas grand chose dans le froc (à part quand il faut menacer une compatriote blanche de la violer).
La mise en scène est soignée ; j'aime pas trop les filtres qui rendent tous ces visages un peu dégueulasses, de même que j'aime pas trop le maquillage posé sur la tronche de Rockwell qui a l'air d'être fait en plastique du coup. Sa prestation est un peu plate, heureusement nos amis les noirs jouent avec leurs tripes et font le spectacle (pour un salaire et une reconnaissance publique moindre en plus, je parie, comme quoi l'esclavage est toujours d'actualité - parce que la reconnaissance ne sera que critique et encore, parce que ça fait bien d'en parler, p'tet même que Taraji sera nominée alors qu'il y a eu probablement eu de meilleures prestations cette année, peut-être pas beaucoup qui auront osé porter une fausse poitrine pendouillante afin de changer l'équilibre d'une démarche, mais quand même - faut dire qu'à notre époque, porter des faux nichons c'est un peu l'équivalent de se raser le crâne dans les années 90, pour une femme je parle).
Bref, un film trop calibré, trop calculé, trop gentil, trop insignifiant en fait malgré un duo prometteur à la base. Je me demande si Taraji en a profité pour faire l'amour avec ses faux seins, ça serait marrant ça, tiens !
PS : y a quand même un concept intéressant dans ce film, même s'il est sous-développé : le fait que le contact avec des gens peut influencer énormément sur les idées. Le héros blanc (ou héros tout court, parce que c'est lui qui 'save the day'), à force de côtoyer les noirs, finit par épouser leur cause, de la même manière qu'il a épousé la cause des membres du KKK simplement parce qu'il les a côtoyé (il le dit lui-même, à la base, il cherchait juste un groupe dans lequel s'intégrer) ; quelque part, c'est inquiétant, parce que ça veut dire que si le héros s'était retrouvé à nouveau dans un groupe de racistes il aurait pu basculer à nouveau, suffit juste de lui faire gober quelques clichés sur l'amour. Et je pense que c'est un peu vrai : on se laisse influencer facilement. Il est si facile de dire que le racisme est mal quand on a vécu auprès des 'bonnes' personnes et si difficile de l'admette quand on a vécu au sein d'un groupe néo-nazi... la pensée résulte de tant de choses, et bien sûr le groupe social dont on fait partie a grande importance. Soit.
Créée
le 2 déc. 2019
Critique lue 1.6K fois
1 j'aime
D'autres avis sur The Best of Enemies
En 1971, tensions dans une petite ville du Sud. Après l'incendie de l'école réservée aux Noirs, où mettre les enfants ? Les Blancs accepteront-ils de les intégrer dans leur école ? Par lâcheté, la...
Par
le 25 mars 2023
L'humiliation ou la dignité. Le lion contre les moutons. Martin Luther King a aimé.
Par
le 2 nov. 2022
Du même critique
Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...
Par
le 3 janv. 2016
122 j'aime
35
Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...
Par
le 22 févr. 2014
120 j'aime
45
La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...
Par
le 16 janv. 2011
108 j'aime
55