2008 Black Year

Je n'imaginais pas ça comme ça

Tu n'imaginais pas ça comme quoi ?

Des adultes

On se souvient tous de l'année 2008 et du crack boursier qui s'y est produit. Je vous épargne les détails mais disons qu'en clair on ressent toujours les effets à l'heure actuelle (même si les journaux nous prédisent une "sortie" de crise si on peut dire). Mais là, on ne va pas faire un éventail de ce qui s'est produit, mais du film qui nous narre l'histoire impensable d'une bande de traders et qui essayent de monter un coup fumant, gagner de l'argent en anticipant la crise. Donc que penser de ce film. Et bien, même si c'est rare, The Big Short est un bon film que je n'aime pas.

Une réalisation que je n'accroche pas

C'est rare que je vois un bon film que je n'aime pas mais c'est le cas. En faite, j'ai du mal avec la réalisation. Elle peut avoir du sens mais je n'accroche pas. La caméra bouge sans arrêt et on a pas mal de zoom et de dézoom tout le long. Cela peut avoir du sens mais je n'accroche pas du tout à ce style de réalisation. C'est l'une des principales causes du fait que je n'ai pas accroché au début de Melancholia ou à la série Brooklyn Nine-Nine; utiliser avec parcimonie ça passe, mais la majeur partie du film c'est franchement fatigant. Cela dit, il y a pas mal de bonnes idées de mise en scènes, des explications dessinées qui sont bien faites et il y a un effet dont je suis toujours fan : le cassage du 4e mur. J'aime beaucoup les films qui le fond et c'est toujours plaisant (j'espère que Deadpool sera comme ça !). La photographie aussi est assez en grain mais je trouve ça plus logique. Voilà, c'est pour ça que je n'aime pas ce film. Et c'est tout passons à ce qui va maintenant alors !

Des économistes dans le vent

Ce qui est assez étonnant, c'est l'exploitation des personnages de ce film. On suit littéralement 3 personnages dans leur volonté de profiter du système que les banques et les actionnaires croient fiables.

Tout d'abord, nous avons Michael Burry (Christian Bale) qui est un docteur en économie excentrique (du genre à la cool) qui a prédit l'instabilité du système des crédits immobiliers et décide comme ça de parier contre les banques. Cela dit, il est conscient que ses prédictions n'ont rien de fiable et il demande de lui faire confiance alors qu'il n'y a rien de sûr. Il n'a pas de réel background et on ne sait de lui qu'il est intelligent et qu'il a un œil en verre.

Jared Vennett (Ryan Gosling) est un trader cynique qui a lui aussi de grande connaissance sur les taux de crédits et les valeurs de notation. Prédisant la déconfiture, il va faire exposer les failles et en profiter sans aucun état d'âmes

Mark Baum (Steeve Carell) est très bien en tant que directeur qui est témoin des nombreuses failles. Il a lui aussi acheté des actions, mais depuis la mort de son frère, il n'adhère pas à la situation dont il est témoin de ses imperfections. De tous les personnages, il est sans contexte le moins cynique. C'est même la première fois que je vois Steeve Carell dans un rôle dramatique. Ce changement de registre est saisissant.

Et enfin nous avons les 2 jeunes traders Charlie Geller (John Magaro) et Jamie Shipley (Finn Wittrock) qui en suivant les conseils de Vennet, vont eux aussi profiter du système, en s'adjoignant de l'expérience de Ben Rickert (Brad Pitt). Là où les jeunes sont plutôt optimistes et ne sont pas conscients des conséquences, Ben est lui plus réaliste et sait que cela va exploser.

Les autres personnages sont assez satellites ou non pas vraiment d'importance. Bien que le film ne se focalise que sur les autres personnages précités, ils ont quasiment tous un temps de présence équivalent, mais c'est surtout Mark Baum qui est assez mise en avant. D'un autre coté, il représente le spectateur qui regarde incrédule les coulisses du système bancaire américain.

Autre chose que le film fait bien, ce sont les caméos. En effet, Margot Robbie et Selena Gomez sont utilisés à des fins très didactiques afin de nous faire comprendre les tenant du système et bien utilisé (elles brisent le 4e mur pour dire !). Pareil pour d'autres personnages ... dont j'oublie le nom (oui je sais c'est honteux !)

Une histoire...qui fait froid dans le dos

Le film raconte l'histoire d'un improbable casse, du moins en apparence. Car en effet, même si la finalité est de savoir s'ils vont réussir ou non leur coup, le film accentue bien de quel manière la bulle financière va s'éclater. Tous ont vu le coup venir, mais les banques avaient une foi inébranlable au système qu'elles n'ont rien vu venir. Au départ c'est l'euphorie, en plein milieu la mesure des conséquences et à la fin, la consternation. Personne n'en ressort gagnant au final.

Il y a aussi un aspect temporel et une bonne progression dans tout le film, entre les origines du système et le moment où certains de nos protagonistes ont découvert les failles.Et le pire de tous ça, c'est qu'il a traversé les âges et les drames sans fléchir (Katerina est passée par là) et que les conséquences de 2008 n'a pas vraiment changer les choses. Tout est resté comme avant et que seuls nos personnages sont sortis transformés. Il n'y a pas eu de réel remise en cause du système qui a montré ses imperfections et cela fait froid dans le dos.

Un film très bon que je n'ai pas aimé.

Ce film est bon en terme d'histoire en terme de mise en scène et de personnage. Et pourtant, je n'ai pas aimé à cause de son esthétique. A titre de comparaison, je préfère le biopic du Pont des Espions ou de Imitation Games car les réalisateurs pensent apportent un soin à l'aspect esthétique avant de penser à l'histoire, ce qui font de ses biopics des œuvres de fictions avant tout. Ce film ne le fait pas, et alors qu'il aurait pu être une bonne curiosité échoue à peu près à être agréable à regarder. Donc es-ce que je vais le recommander ? Oui pour son sujet. Peut-être le supporterez - vous mieux que moi.

Addendum

J'ai revu le film récemment sur Netflix et j'ai mieux accroché. Très drôle, très juste et très ludique, en attendant de voir son Vice, je le conseille. Il est mieux que le film The Outsider sorti peu de temps après, car, comme je l'ai indiqué dans ma critique, il arrive à rendre ludique des concepts pas évidents (et non, ce ne sont pas à cause des actrices Margot Robbie et Selena Gomes)

Version fun de la critique ici