Comme un écho fantastico-écologique au film catastrophe “Deepwater Horizon” de Peter Berg, voici “The Black Demon” de Adrian Grunberg (“Rambo : The Last Blood”). La plateforme pétrolière El Diamante du groupe Nexon Oil Corporation au large du village de Bahia Azul au Mexique, n’est plus qu’un champ de rouilles et de ferrailles, pire encore, une créature antédiluvienne y sème la terreur dans les eaux environnantes. Après un prologue sous-marin des plus inquiétants, nous faisons la connaissance du pétrolier Paul Sturges (Josh Lucas) venu inspecter la plateforme pour un éventuel démantèlement. Celui-ci est accompagné de sa femme Ines (Fernada Urrejola) et de ses deux enfants. À leur arrivée à Bahia Azul - avec en mémoire le souvenir d'un village bucolique - la surprise de Paul et d’Ines est totale. Pour l’heure, le temps semble s’être arrêté et la vie semble s’être évanouie, les oiseaux ne chantent plus, comme si le petit port de pêche était frappé d’une malédiction. Au début, j’avoue avoir été un petit peu circonspect face à ce monstre mythologique, devenu le bras vengeur du dieu Aztèque Tlaloc. Puis au fil de l’histoire, grâce à l’empathie pour les personnages principaux, mais aussi secondaires, le tout couplé avec le côté mystique de ce dieu de la pluie, des typhons et de la foudre, le film se mue en une fable écologique qui pour une fois ne donne pas de leçon. En véritable réquisitoire à charge contre les dérives industrielles - ici la pollution due aux hydrocarbures - “The Black Demon” fait de sa créature - plutôt discrète dans ses assauts - une Némésis envers l’être humain. Bien loin des débordements pyrotechniques et des effets 3D indigestes de “Meg” de Jon Turteltaub. Aux antipodes avec le côté too much et sexy du très moyen “Instinct de Survie” de Jaume Collet Serra - qui ne capitalisait que sur la plastique (il est vrai, parfaite) de Black Lively - à contrario de l’indigent scénario de “47 Meters Down” de Johannes Roberts, ce démon noir, quant à lui se démarque du film hollywoodien formaté, en puisant toutes sa force narrative dans les superstitions et les rites ancestraux ancrés dans l’imaginaire mexicain…