Restez chez vous !

Voilà un film typique du genre science-fiction-de-guerre où l'on s'attarde bien plus sur l'armée que sur la science-fiction, quoique on ne soit pas ici trop en reste, la science-fiction y est quand-même bien développée. Puis ça digresse un peu pour nous conter une amourette qui n'aura en fin de compte rien à voir avec la choucroute...

Cette production russe, qui est visiblement en partenariat avec l'armée russe glorifiée à la manière dont Hollywood glorifiait l'army dans les années 50s, est étonnamment au diapason de l'oncle Sam en matière de visites extraterrestres: Ils sont parmi nous et nous visitent depuis la nuit des temps entretenant certains contacts avec l'armée...

Ce qui me frappe le plus dans le nouveau cinéma de SF russe, c'est une réappropriation des standards, de la plastique et des looks hollywoodiens mais des aspects psychologiques traités avec une extrême maladresse qu'on pourrait comparer au cinéma américain du temps du "code Hays": tout se passe et se dit au premier degré, la propagande exploite tout ce qu'il y a de frontal.
Ainsi, l'armée russe est composée de valeureux/ses camarades, chefs y compris, ça obéis au doigt et à l’œil sans jamais devoir gueuler, tout est bien mené et préparé, l'équipement est infaillible et performant, la peur est inexistante et même si les décisions se prennent arbitrairement et mènent clairement à la catastrophe, ça suit comme un seul homme. La presse est présente sur le front car elle diffuse la vraie information vraie !

D'ailleurs, la jeune journaliste est flanquée d'un drapeau "press" étonnamment pas écrit en cyrillique, tout comme quelques inscriptions sur du matériel et parmi les ruines sont plutôt en alphabet latin. On peut donc supposer que ce film est plutôt voué à l'exportation en faisant la parade, la démonstration de bravoure, de puissance et de détermination à la face de l'oncle Sam et de sa dévouée sœur Europe.

Les personnages sont d'un vide abyssal, on dirait qu'ils n'ont pas étés pensés en dehors de ce qu'ils sont amenés à vivre devant la caméra. On a pour démarrer droit à une scène de séduction puis de sexe esthétisé, supposé dire que le Moscou du futur est sympa et décontracté.
Là encore, le film a l'air de s'adresser aux américains: "Nous sommes comme vous". Ceci plus cela me renvoie vers l'idée qu'on est devant une production de type "mondialiste" plus que russo-russe . Les E.Ts en général sont un concept qui nourri le mondialisme comme l'appelait inlassablement de ses vœux Reagan pendant son mandat présidentiel. Au cinéma, leur usage politique a largement dépassé le divertissement, histoire que le "One earth, one people" martelé à toutes les sauces s'encre dans nos âmes et consciences pour qu'on soit "tout naturellement" favorable au putsch mondial en cours! .

Lorsqu'ils nous sont dévoilés, on voit un peu la moumoute des aliens, ils feraient mieux de rester le visage à-moitié caché car ils parlent sans bouche, ça ne rajoute pas en crédibilité...
Pour finir, on se retrouve avec une grosse caricature pleine de maladresse et d'inapropos, à conclure que ces 2 derniers couples survivants de l'espèce humaine sont composés d'abruti/es... Et un ultime retournement de situation qui a sa manière raconte de façon ouverte bien plus que ce qui a précédé.

On a donc un bien curieux mélange qui est finalement un rien moins vide qu'il n'y paraît (mais qui est quand-même extrêmement vide)