L'histoire des Oscars a souvent été ponctuée de hold-up, à savoir des films récompensés alors que rien ne leur destinait à gagner ; l'attention est cristallisée sur Shakespeare in Love au détriment du Soldar Ryan, mais il ne faut pas oublier 2010 et l'attribution de l'Oscar de la meilleure actrice à Sandra Bullock, alors qu'il y avait Carrey Mulligan ou encore Helen Mirren. Et tout cela pour un très mauvais film qui, sous prétexte d'une histoire vraie, est une ode à la Chrétienté.
Ça raconte l'histoire vraie de Michael Oher, un ado de seize ans, pratiquement illettré, sans parents (père décédé et mère sous drogues), une masse très gentille, mais qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Cette personne va toucher une famille très conservatrice, pieuse, et dont la mère veut s'en occuper, pour peut-être l'adopter, afin que la mère, jouée par Sandra Bullock, se prouve à elle-même qu'elle est une bonne chrétienne.
C'est peut-être le mélange football américain + religion qui a fait que le film n'est pas sorti en salles en France... mais aussi peut-être parce que ce n'est pas bon, tout simplement.
Il y a le problème Sandra Bullock, toute blonde chevelue, que je trouve très mauvaise, car elle semble créer un personnage, et non pas l'incarner ; elle est montrée comme pète-sec, mais d'une grande gentillesse avec ce Michael Oher que la famille accepte sans broncher, mais qui cite fréquemment Dieu lors des repas, des actes qu'elle va accomplir, y compris un dernier plan ridicule où elle semble être bénie sous un soleil radieux.
Je sauverais juste Quinton Aaron, qui joue Michael Oher, et qui m'a fait penser au travail de Michael Clarke Duncan dans La ligne verte, dans le sens où il a lui aussi cette candeur, cette naïveté qui peut le rendre touchant à savoir qu'il raisonne comme un enfant dans un corps massif. Mais qui va trouver sa voie dans le football américain. A noter aussi que c'est le premier film de Lily Collins.
Au final, si Sandra Bullock n'aurait pas eu cet Oscar, Blind Side serait totalement oublié, ce qu'il l'est dans un sens, malgré son grand succès commercial. Mais la religion est quasiment un genre en soi en Amérique, mais ça coïncide rarement avec du vrai cinéma. Ce qui n'est pas le cas ici.