Rare ont été les premiers rôles tenus par l’une des tronches du cinéma hongkongais qu’est Shing Fui-On, The Blue Jean Monster est de ceux-là. Il endosse ici le rôle d’un policier qui le change de ces productions où il joue en général le méchant de service. Au-delà de cet état de fait, The Blue Jean Monster interpelle également par son titre totalement délirant à tendance nonsensique. Derrière ce titre qui apostrophe toujours autant, il se cache une production à l’image de ce qu’il pouvait se faire à Hong Kong dans les années 80 et 90. On y retrouve donc des mélanges improbables de genres et par conséquent d’ambiances. Un peu comme si l’on avait besoin de vendre au public plusieurs films en un ou surtout de tenter de le surprendre sans qu’il voie les choses venir. Si l’on n’échappe pas à des scènes parfois poussives, The Blue Jean Monster pourrait se résumer comme un film « dingue » dans lequel Frankenstein aurait enfanté Hulk qui aurait rencontré Terminator. Le délire est posé et on assiste dès lors à un spectacle parfois douteux mais qui assure la qualité de ce genre de série B (voire Z) : son aspect distrayant. Comédie, violence et gore (soft) se confondent alors en une perversité cinématographique. L’action s’y révèle bien menée et le film prend son envol dans la dernière partie du film. On s’amusera aussi bien du cabotinage d’un Tse Wai-Kit que du joli minois de Gloria Yip ou bien encore de ces scènes qui tournent autour de la condition physique de Shui Fui-On qui se détériore. On n’oubliera pas non plus la présence de Pauline Wong qui marque fortement comme le meneur des bad guys, l’acteur japonais Jun Kunimura (à la grosse filmographie).


The Blue Jean Monster n’est pas un grand film, c’est le moins que l’on puisse écrire. Pourtant, il y a en lui une générosité qui communique un profond bonheur de cinéphile se fourvoyant dans une forme de mauvais goût décomplexé. Un film qui restera quoi que l’on puisse dire…


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/08/27/the-blue-jean-monster-1991-ivan-lai-gai-ming-avis-review/)

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le 13 sept. 2012

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le 13 sept. 2012

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