Troisième long métrage de Shûji Terayama, The Boxer ne partage pas la créativité des deux précédents. Fort étrange lorsqu'on connait le cinéma de Terayama qui se caractérise, outre ses motifs esthétiques parfaitement identifiables, par une volonté de briser toute convention cinématographique. Ici point de grandiloquence visuelle, de puissant message social ou d'images choquantes, on est sur un film de boxe, rien de plus.
S’il y a bien au début des scènes colorées et particulières, dès lors que les combats commencent nous n'avons plus grand chose de réellement intéressant à se mettre sous la dent. Film correctement réalisé mais bien trop classique, The Boxer échoue à peu prêt autant dans sa vocation esthétique que dans sa quête d'un quelconque message. Nous contant l'histoire d'un fieffé saligaud capable de tuer comme de violer, Terayama fait pourtant assez vite l'impasse sur les vices de son protagoniste pour se concentrer sur ses exploits sportifs - dommage.
J’imagine que ce sont des raisons pécuniaires qui ont poussé Terayama à réaliser ce Rocky éco +, tant cela aurait pu être fait par n'importe quel autre réalisateur un minimum compétent, reste qu’on entrevoit parfois sa patte, le temps d’un plan au bord de la mer, ou contre un mur rempli d’images du ciel...