Rater un film d'erreurs en 3 horreurs

Rater son scénario

Si j'étais néophyte en matière de film d'épouvante, je pense que The Boy aurait pu me plaire - sans être trop exigeant. Le gros souci de The Boy, c'est que j'ai déjà vu le scénario quelque part. Je vous demande évidemment de me croire sur parole, et sans vous révéler la toute fin du film, j'ai déjà vu exactement la même chose dans une oeuvre il n'y a pas longtemps. Exactement la même idée, la même finalité. Et je ne parle que de la fin. Car que dire de la poupée, élément central ? Passons sur l'idée de la poupée, sans parler de tous les films similaires qui basent leur action dessus. Le simple fait de transférer dans la poupée une âme défunte, c'est aussi quelque chose de vu et revu. En définitive, il est évident que tous les films d'horreur aujourd'hui puisent leur source dans des films déjà existants. Mais quid de l'atmosphère et de l'originalité ? Si l'idée est de refaire cent fois le même film, autant s'abstenir ou tenter quelque chose d'hors du commun. J'aurais pu aimer l'histoire. Etant fan du genre, je connaissais déjà les tenants et aboutissants. Dommage.

Le manque de charisme de l'actrice principale

J'aime bien Lauren Cohan. Elle m'apparaît comme une fille charmante, sympathique et jolie. Nous la connaissons tous de The Walking Dead, il est donc difficile de se détacher de son image. Ce ne sera pas la peine, car elle est dans The Boy comme elle est dans la série, ni plus, ni moins. Il n'y a pas de supplément d'âme, pas de travail en amont, c'est un rôle comme un autre, qui ne comptera ni dans sa carrière, ni dans notre intellect. Certes, et on le sait tous, dans un film d'épouvante il est primordial d'être aidé par un rôle du feu de dieu si l'on veut espérer réaliser une grande performance. Ce n'est évidemment pas le cas ici, comme dans The Strangers, où le concept était plus fort que les personnages. Ce qui ne permettait pas à Liv Tyler de montrer un quelconque talent. On peut aussi prendre l'exemple de Insidious : Chapitre 3, où cette fois-ci l'actrice, à savoir Stefanie Scott, était très en-dessous par rapport à l'aura de son personnage. Bref, Lauren Cohan est plutôt fade.

Les incohérences qui plombent le récit

Il est tout à fait possible de choisir des caractères et personnalités naïfs ou crédules pour son film d'épouvante. C'est assez primordial, car sans ça pas de rebondissements. Malgré tout, il faut savoir garder une certaine cohérence dans les événements et non-événements, ce qui n'est encore et toujours pas le cas dans The Boy. Sincèrement, je ne mettrai jamais une note fabuleuse à un récit d'épouvante qui, dès lors, comportera les mêmes stupidités scénaristiques. Avec toute la tripotée de films qui existent, avec l'évolution de la critique, du savoir-faire, du talent des scénaristes au fil du temps, il est impensable pour moi de continuer cette plaie dans le cinéma d'horreur, et de la banaliser. L'exemple type qui me répugne : le méchant, monstre ou qu'importe, se prend un coup dans la tête par le gentil. Il tombe au sol. Le gentil lâche alors l'arme (juste à côté de préférence) et s'enfuit... rattrapé quelques secondes ou minutes plus tard par le même méchant. C'est non. Et The Boy est bourré d'incohérences. Sans remettre en question le comportement de la femme à la moitié du film (elle sombre dans une folie léthargique, pourquoi pas), comment on peut garder une poupée qui se déplace dans une maison, sans plus se poser de questions que ça, et continuer de jouer la nounou ? D'accord, il faut continuer d'alimenter le film pour le faire sombrer dans l'épouvante, mais d'autres manières, et plus subtilement, non ?

En dehors des points abordés, je ne reparlerai pas d'une autre plaie de la nouvelle scène horrifique, les jumpscares, qui sont l'élément central de tous les films d'épouvante depuis je ne sais combien d'années. Le film comporte une belle photographie, ce qui ne le sauve définitivement pas du naufrage. Plus l'envie d'être indulgent.