Que ce visionnage fut éprouvant ! Imaginez-vous dans une salle de cinéma avec environ quarante personnes où personne ne rigole durant les 1h40 d'une comédie. Parfois, un petit rire gêné éclate mais est vite effacé par le malaise qui confine le groupe de spectateurs. J'en faisais partie.
Cette comédie est lourde, tente vainement d'être subversive en tombant dans la vulgarité la plus facile. Rien ne vous surprendra, tout est affreusement commun au point même que certains gags reviennent pour combler le vide du film. Je suis peut-être arrivée à un âge où des quiproquos basiques et bêtes (dont certains qui durent deux minutes, autant dire que le temps que le comique s'installe tout est déjà résolu), un humour pipi-caca-sexe ne me touchent plus et ne parviennent pas à me faire rire. Je n'ai peut-être aucun humour mais il est également que je sois sensible à un humour plus nuancé et subtil. Je n'ai rien contre l'humour potache ou lourdingue, simplement j'estime qu'il est possible d'adopter un ton gras sans être dans la facilité.
Vient alors le sous-texte qui a fini par m'achever : un beau gosse vulgaire et irrespectueux* (non mais, aucun de ses comportements ne passe, il n'y a rien de crédible ou d'acceptable et absolument aucune situation ne peut être excusée ou tomber dans une normalité faussement produite par le film) qui n'a pour seul avantage que d'être riche (et je ne reviens pas sur l'excuse qui explique sa fortune : aucune crédibilité**) n'est pas accepté par le père de sa copine. Tout n'est résolu que par l'argent et il est évident que s'il n'avait pas été riche toute l'histoire ne tenait pas. Le personnage de James Franco n'est excusé que par son physique et sa propriété et c'est franchement prendre le spectateur pour un con.
Seule la prestation de James Franco vaut la peine d'être retenue (et je ne suis restée dans la salle que pour cette raison, je l'avoue) : Bryan Cranston arrive à être mauvais et Zoey Deutch est fadasse, inutile et agaçante. Son couple avec Franco ne marche pas, il est très difficile de croire en leur amour et d'ailleurs les seules scènes qui mettent en avant une synergie entre les deux sont celles où ils se couvrent de bisous et de calinous.
En bref, un film dont on ne se souviendra pas.
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Parce que personnellement, embrasser sur les lèvres la mère de votre copine lorsqu'on la rencontre pour la première fois, dire qu'elle est bandante, demander au petit frère devant toute la famille quelle est son injure préférée 5min après l'avoir rencontré, l'appeler double-zgueg, parler de ce qu'on fait avec sa copine devant ses parents, parler de bukkake avec le père de sa copine, dire qu'on a la trique ou qu'on bande toutes les 10 min, c'est ce que j'appelle être vulgaire et irrespectueux.
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Soyons honnêtes, James Franco est dépeint ici comme un con inculte, un vrai gros beauf impulsif qui donne par moment l'impression d'être un touriste dans son propre business (à dire que toute idée est géniale et sans faire preuve d'une quelconque attitude professionnelle). Il a toutefois bâti une fortune personnelle de plusieurs centaines de millions de dollars et traîne avec Elon Musk. C'est vrai qu'avoir fait un jeu mobile de plateforme ça rend multi-millionnaire. Et puis viens l'excuse du traumatisme d'enfance, on l'avait pas vue venir celle-là. Pire que cela, la justification du "il est honnête comme un enfant" est irrecevable car complètement bateau, trop faible pour justifier tout ce qui nous a été montré.