The Bye Bye Man
4.7
The Bye Bye Man

Film de Stacy Title (2017)

Avant-propos : Tout ce qui est dit dans les mots qui vont suivre est réellement dans le film, c'est une précision qui mérite d'être faite tant les frontières du n'importe quoi n'ont apparemment plus de limites...


Parce que la maison où habite le Hello Hello Man, une entité née pour vous faire plein de bisous partout, était sans doute déjà prise, Elliot, sa petite amie et son meilleur pote emménagent dans celle de son maléfique cousin, le Bye-Bye Man.
Alors le Bye Bye Man, c'est quoi ? Confrère éloigné de Candyman et de Bloody Mary, cet être tout pâlot encapuchonné apparaît dès que quelqu'un s'aperçoit de son existence en mentionnant ou en pensant son nom (ce que bien évidemment les personnages du film vont faire toutes les cinq minutes à tort et à travers). Tout content de vivre, cette créature chimérique pousse les humains au courant de sa personne à s'entretuer tout en cherchant à répandre son nom dans les esprits d'autrui et s'assurer ainsi de nouveaux massacres bien sympas -remarquez le paradoxe du truc, s'il voulait vraiment "contaminer" plein de gens, il resterait discret assez longtemps pour laisser vivre les premiers afin qu'ils racontent partout son histoire mais non, le type rentre en scène directement pour bien montrer qu'il veut zigouiller tout le monde à coup de visions cauchemardesques). Ceci étant, même avec ça, on se dit qu'il y a moyen de pondre un film correct, pas foufou ou même original, non, juste correct. D'ailleurs, les premiers instants témoignent d'un certain potentiel, un brin d'ambiance mystérieuse se crée, les premières apparitions fonctionnent plutôt bien, la créature tout comme les décors de la maison en jettent (la séquence de la petite fille dans la chambre à coucher est très réussie), bref, on commencerait presque à croire que cette affaire s'agence plutôt bien...
Et puis, tout part en vrille en un clin d'oeil ! Mais d'une puissance rarement atteinte ! "The Bye Bye Man" va enquiller un florilège d'âneries lui permettant d'établir un nouveau record de nullité qu'on ne pensait pas voir un jour atteint, un peu comme si un évadé de prison défonçait à toute berzingue tous les barrages de police mis sur sa route pour le stopper sans jamais savoir où aller...


Après une séance de spiritisme amenée de la manière la plus risible qu'il soit ("on vient d'arriver, on dégote comme nouvelle amie la seule fille medium du campus, on fait une méga-teuf et après on va invoquer les esprits parce qu'on est des rigolos n'ayant peur de rien", merveilleux...), le top départ des hostilités gênantes qui vont nous faire sortir nos yeux des orbites est donné !
Ce grand romantique de Bye Bye Man va en effet tout de suite voir qu'il se cache dans le trio d'étudiants un triangle amoureux prometteur à manipuler (le meilleur ami zieute méchamment la petite copine de son pote/héros), du coup, il va leur asséner des visions de soap-opera terrifiant du genre "je te trompe, moi non plus" pour leur monter la tête entre eux (c'est un malin et très au courant des rapports amoureux post-adolescence, brrr, flippant..).
Mais comme, après ça, il lui reste plein temps libre, il vaque tranquillement à d'autres occupations : il se déplace en train imaginaire, flâne dans les librairies, fait tousser les filles, joue avec son chien/tigre écorché dans les cachettes de la maison, se fait les griffes sur des murets dans le jardin, il a aussi cette sale manie d'avoir son porte-monnaie toujours troué et de laisser traîner des pièces de monnaie partout. Dans un moment de grande solitude, il va même jusqu'à faire une vidéo Snapchat imaginaire pour effrayer une personne (ben ouais, on a beau être un truc tout bizarre et irréel, ça n'empêche qu'on est à la page, les gars !). Un vrai monstre qu'on vous dit et qu'il va falloir vaincre à un moment ou à un autre !


Mais comme le personnage principal est un grand dépendeur d'andouilles de première catégorie (il faut le voir chanter "Bye bye Love" comme un ahuri dément dans sa voiture) infectant tout son entourage en répétant constamment le nom qu'il ne faut pas dire, il lui faudra mener une enquête joliment idiote tout au long du film avant de se rendre compte qu'il existe une solution pas si complexe que ça à toute cette sombre affaire.
D'ailleurs, sur sa route, pour l'y aider, il croisera une Carrie-Anne Moss débarquant comme une fleur au milieu du film en inspectrice de police et une Faye Dunaway que la veillesse rend apparemment hautement inflammable -heureusement qu'elles sont là parce qu'à un moment, le type envisage de sauver la situation avec une table de nuit, UNE TABLE DE NUIT, punaise !
Vous vous en doutez, voir ces deux remarquables actrices là-dedans relève de la pire autoflagellation qu'il soit tout en contribuant grandement au caractère tellement absurde de cette entreprise dont on ne sait plus où son ridicule va s'achever...


Et il y a pire ! Alors qu'on en vient à l'idée d'arrêter le calvaire avant qu'il arrive à son terme, "The Bye Bye Man" trouve le moyen de réussir sa séquence finale dans un climax de visions qui ne cesse de monter en puissance jusqu'a un twist plutôt bien vu. On en reste scié et on commence à peine à entrevoir le potentiel décelé pendant les premiers instants que, bim, le générique de fin apparaît après un épilogue forcément ouvert à une suite...


Bon, on n'en redemandera quand même pas une seconde fournée, la folie masochiste a ses limites et puis, ils ne pourront pas pondre un truc plus stupide (ou plus intelligent, au choix) de toute manière, hein ? HEIN ?
Enfin, dans le doute, comme le répète le leitmotiv du film, "ne jamais y penser, ne jamais en parler" et on y rajoutera un simple "bye-bye, à jamais, vieux croquemitaine imaginaire"...

RedArrow
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le 21 oct. 2017

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