J'aime bien voir arriver un nouveau cinéma archétypal...
Pendant longtemps les productions locales chinoises n'étaient que des histoires historiques, estampillées non subversives par le gouvernement central de Pékin. Mais avec "l'ouverture", certes légèrement osmotique, le nouveau cinéma chinois s'ouvre aux standards internationaux.
中国机长, littéralement Capitaine Chinois en est un exemple intéressant. Même eux se mettent aux IHV (Inspiré d'histoire Vraie). Comme dans les versions occidentales, on ne sait trop ce qui est vrai et ce qui est écrit, mais après tout qu'importe.
Par contre, ils ont parfaitement compris, ce que les étasuniens nous ont servi pendant des décennies, que le cinéma est un vecteur formidable de propagande culturelle et politique. Je ne détaillerai pas la multitude de messages plus ou moins subliminaux qui émaillent le film, mais je dois dire que c'est un assez beau florilège des valeurs véhiculées en Chine. A ce titre, le film est intéressant.
Il est aussi intéressant dans son écriture dramatique, c'est d'un classicisme absolu, mais ça marche aussi bien qu'avec le cinéma d'outre atlantique. On notera toutefois que si la production est Chinese Mainland (Chine Interne), le réalisateur, Andrew Lau, ainsi qu'une bonne partie de l'équipe technique, est lui, pur produit Hong Kongais.
Ayant pratiqué plus souvent qu'à mon tour les lignes intérieures chinoises, j'y ai retrouvé, entre autre, l'incroyable qualité de service des Personnels Naviguants Commerciaux. Cette qualité de service, c'est une différence notoire avec la qualité de service sur les vols intérieurs étasuniens... mais ce n'est pas forcement le propos !
Je vous invite à scruter le générique pour voir le nombre de sociétés de productions régionales qui ont contribué à ce long métrage. Cela en dit long sur l'importance stratégique du film.
Ce n'est pas un chef d’œuvre, mais cela se laisse regarder, et surtout c'est une ouverture sur ce cinéma commercial que l'on va trouver de plus en plus présent.
Quand au pilote qui passe une partie de son vol à l'extérieur (tant pis je divulgache un poil), ce n'est pas une première, un pilote britannique l'a expérimenté lors du vol 5390 du 10 Juin 1990, avant de reprendre sa carrière. Couillu le breton !