Alors que The Debt Collector 2 a débarqué il y a peu sur Netflix, nous allons nous intéresser au premier opus sorti en 2018 car je mets un point d’honneur à toujours regarder les sagas dans l’ordre. Allez savoir pourquoi, j’ai une rigidité là-dessus. Bref. Je vous ai dit il y a quelques jours sur ma chronique de Close Range que Scott Adkins avait l’habitude de tourner avec le réalisateur Isaac Florentine. Et bien c’est la même chose avec le réalisateur Jesse V. Johnson puisqu’ils ont pondu ensemble pas moins de 6 films : Chien Sauvage (2017), Accident Man (2018), Triple Threat (2019), Avengement (2019), The Debt Collector 2 (2020), et donc The Debt Collector premier du nom qui nous intéresse ici. Nous sommes en présence d’un buddy movie somme toute assez classique dans son principe, mais des plus efficaces. En ce qui me concerne, pour une série B d’action, je n’en demande guère plus !
Le scénario de The Debt Collector va être relativement simple. Après une introduction qui a pour but de nous faire comprendre que French, le personnage de Scott Adkins, est une bête en arts martiaux mais qu’il ne s’en sort pas financièrement, l’histoire est rapidement lancée. Une connaissance lui dit qu’un certain Tommy avec qui il bosse aurait du boulot pour lui car son profil correspondrait bien. Ni une ni deux, le voilà chez Tommy qui lui propose d’être recouvreur de dettes et qu’il sera épaulé par un certain Sue qui est dans la maison depuis de longues années. On lui fait comprendre qu’il devra peut-être distribuer quelques taquets, ce qui ne semble gêner aucunement French qui a l’habitude de faire dans le bourre-pif. Voilà nos deux comparses qui vont de maison en maison récupérer l’argent de leur boss, avec comme constante le fait que cela dégénère et que coups de pieds, coups de poings et autres destructions de mobilier vont être légion. Il est clair que le scénario de The Debt Collector tient sur un demi post-it et que le film pourra paraitre un peu redondant dans son principe. Notre duo a une dette à collecter, ils y vont, la négociation rate, ils pètent la gueule à tout le monde, retournent à leur voiture et on enchaine sur la suivante qui sera plus violente que la précédente. Un peu comme dans un jeu vidéo où on enchainerait niveau sur niveau avec une difficulté croissante jusqu’au point culminant, le boss final, qui clôturerait l’ensemble. Le duo campé par Scott Adkins (Ninja, Ip Man 4) et Louis Mandylor (Rambo Last Blood, Mariage à la Grecque) fonctionne à merveille et tous deux semblent prendre du plaisir à jouer dans un registre un peu plus humoristique qu’à l’accoutumée.
Une partie des ressorts comiques du film vient de cette alchimie, avec le nouvel arrivant (Adkins) qui va se taper tout le boulot pendant que le plus ancien (Mandylor) va profiter de ça pour en faire le moins possible. Leurs échanges verbaux sont parfois savoureux, souvent décalés, et les dialogues de manière générale sont plutôt bien écrits. On s’attache d’ailleurs très vite à leurs personnages de durs au cœur tendre, abimés par leur passé, parfois tournés en dérision (le coup du film de ninja) et leur évolution au fur et à mesure que le film avance est plutôt bien amenée. Certes, on a parfois l’impression que leurs péripéties tournent en rond, mais malgré tout on sent un réel plaisir dans leur jeu et ce plaisir déteint sur nous d’autant plus que The Debt Collector ne nous laisse que peu de temps pour nous ennuyer. Quand ils ne sont pas en train de s’envoyer des fions, ils castagnent donc, et ils castagnent dur. Scott Adkins va adopter un style plus MMA qu’à l’accoutumée, et Mandylor lorgne plus du côté de la boxe. Les scènes d’action sont nombreuses et nerveuses. La mise en scène de Jesse V. Johnson n’a certes rien d’exceptionnel, et on sent qu’il ne sait pas forcément où placer sa caméra, mais les combats restent toujours très lisibles et dynamiques et bien au-dessus de ce qu’on peut voir habituellement. Pour les gunfights, moins nombreux, c’est plus discutable. Ça se tire dessus sans jamais se toucher alors qu’ils sont à cinq mètres les uns des autres. Ça reste agréable, mais c’est sans panache comparé aux affrontements pieds / poings. Par contre, l’analogie qui est faite entre le parcours de nos héros et celui du bétail qu’on envoie à l’abattoir, images de cruauté animales en noir et blanc à l’appui, est assez grossière. Non pas qu’elle ne soit pas intéressante, mais elle est mise en scène avec la finesse d’un éléphant lancé à vive allure.
The Debt Collector est un buddy movie simple et efficace porté par un duo d’acteurs qui fonctionne parfaitement. Bien que le film soit plombé par certaines idées mal exploitées, il n’en demeure pas moins une série B qui fait le taf et qui nous conforte dans l’idée que Scott Adkins est le nouveau roi des DTV d’action.
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