At last.
Bon ok, c'est vachement bien. Et pourtant, je vous jure, vous me saoulez avec vos films glauques qui ne peuvent pas s'empêcher d'aller aux plus bas instincts pour réveiller quelques sentiments forts,...
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The Chaser est typique du style coréen des années 2000. Aussi sombre que Memories of Murder, aussi captivant que Old Boy, et empruntant à Park Chan-wook la thématique de la vengeance et la séquestration, The Chaser est parfait si vous apprécier ce style froid et implacable.
On retrouve dans le premier long-métrage de Na Hong-jin la même expression de la violence que chez ses collègues coréens. La violence physique est particulièrement impactante, et fait de certaines scènes de véritables supplices, sublimés par les prouesses des acteurs, du montage, et du réalisateur. Elles sont d'autant plus dures que l'histoire contée est vraie...
The Chaser est un thriller d'enquête au rythme particulièrement soutenu : ça ne s'arrête jamais, on n'a le temps ni de souffler ni de s'ennuyer. Le casting est absolument impeccable, avec un Ha Jung-woo complètement marteau (ha ha ha), sadique et sanguinaire, qui n’a certes pas le contrôle de la situation, mais a la chance de son côté. Le personnage de Kim Yun-seok est quant à lui un anti-héros d’abord antipathique puis très attachant qu’il interprète à la perfection. Cela s’explique par un subtil changement d’objectif que l’acteur décrit comme suit :
Il voulait récupérer son bien, [puis] il veut venger les filles et punir celui qui a détruit son existence.
Kim Yun-seok
Le film devient ainsi un film de vengeance, le personnage principal se retrouve profondément chamboulé par les actes inqualifiables de l’antagoniste, et finit par laisser sa rage et son besoin de justice et de vendetta prendre le dessus, jusqu’à vouloir la mort de celui-ci à la fin du film. Difficile alors de dire si cette expérience l’a rendu plus inhumain ou plus monstrueux.
L'intrigue se déroule majoritairement de nuit : il en résulte une oppression extrême, l'impression que tout se déroule en temps réel, et que chaque seconde compte. C’est ce sentiment d'urgence qui fait de l’intrigue une des plus captivantes qui soit. De surcroît, ces scènes de nuit, souvent pluvieuses, nous offrent de magnifiques courses-poursuites haletantes et scènes de combat au montage frénétique, sur des fonds musicaux honorant l'action.
Si la musique est souvent discrète dans ce film, elle souligne parfois la gravité de la situation, si bien qu’on aurait presque aimé davantage de passages musicaux. Le passage où la gamine pleure dans la voiture, avec l’ambiance sonore remplaçant le son des pleurs, et l’intensité des larmes étant appuyée par la pluie ruisselante, est forcément émouvant.
Extrêmement poignant et cruellement négatif, mais également touchant et haletant, avec même de subtiles touches d’humour, The Chaser est un film à la fois protéiforme et très simple à regarder, avec une ambiance morbide et un réalisme déconcertant.
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Créée
le 1 janv. 2020
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