Cela faisait un bail que je n’avais pas vu un silly symphony, malgré mon projet de les voir tous. Je reprends la tâche, par The China Plate, film noir et blanc de 1931, dont la petite histoire se déroule en Chine, au cœur d’une assiette en porcelaine traditionnelle.
Le début est assez poussif, on a droit a quelques clichés, avec des Chinois obéissants et surtout qui dorment beaucoup, manifestement. Le film se veut drôle, mais le résultat est inégal : on appréciera la démarche du chat, aux fines et longues moustaches chinoises, mais les défenseurs des animaux reprocheront aux Chinois de s’en servir comme d’un instrument de musique…
Le cœur du film est une chasse aux papillons qui a, qui sait, peut-être inspiré Tonton Georges, même s’il n’est ici nullement question de cotillon ou de volcan dans l’âme. Seule la bouche d’un dragon est en feu, le remue-ménage irritera surtout le mandarin ou l’empereur qui ne supporte guère qu’on le dérange durant la sieste. A défaut d’aller au bout de la chasse au papillon, on a le plaisir de voir Wilfred Jackson nous rappeler l’existence de la pêche au cormoran, technique traditionnelle bien sympathique que l’on peut voir dans ce film. Si The China Plate est un peu longuet malgré la multiplication des péripéties, et si l’animation est parfois un peu bâclée, on notera la présence d’une musique orientale collant globalement bien aux mouvements des personnages, une harmonie son/dessin fort bienvenue. Pour le reste, la fin du film n’aurait pas déplu à Brassens, avec une belle ombre chinoise en guise de paravent.