Circle/10 (spoil inclus)

Pour la première fois de ma vie j'ai vraiment hésité à partir de la salle avant la fin du film.
Il y avait pourtant moyen de faire quelque chose avec cette idée de base, mais c'était visiblement trop demander.
Nous avons donc une héroïne stupide, qui trouve un emploi grâce à une de ses amies, visiblement sous l'emprise de drogues et de mauvais jeu d'actrice. Emma Watson n'est pas en reste à ce niveau d'ailleurs puisqu'elle nous sort une prestation qui va chercher loin dans les abysses de la nullité.
Elle rencontre un type qui se décide, sans aucune raison autre que «c'est l'héroïne donc je lui fais confiance», de lui dévoiler son secret et ses doutes sur cette entreprise, dont les employés sont un croisement entre des geeks, des étudiants attardés et des victimes d'un lavage de cerveau.
Ils sont d'ailleurs dans un tel état de vénération pour leur boss que je soupçonne leurs sous-vêtements d'être souillés dès qu'ils le voient.
Le pouvoir et les actions de l'entreprise sont tellement abusés que c'en est très rapidement pathétique (la présentation du soulsearch a fini de m'achever)
Notre héroïne quant à elle est éprise de liberté et de conscience citoyenne. Tellement qu'elle essaie de forcer l'humanité entière à devoir s'inscrire sur le Circle, à voter et à montrer sa vie de a à z. Sauf pour une pause wc de trois minutes tout de même. Gare à la constipation ou au caca trop long à essuyer.
Un bel exemple de défense de la liberté individuelle donc.
Après avoir fait crever en live son ami d'enfance (mention «hilarant» juste avant sa mort lorsque, au volant de son pickup, poursuivi par des inconnus en drone, motos et voitures qui sont venus le traquer chez lui, elle lui sort un magnifique «ce sont des amis autour de toi yolo»), elle se rend compte qu'elle est une vraie conne et que ses patrons sont des vilains.
Elle décide donc de les piéger grâce au pouvoir du scénariste feignant, à travers le type qui lui fait confiance sans raison, et dévoile au monde les mails qu'ils échangent.
Au monde mais pas à nous, car on ne sait même pas ce qu'ils contiennent. Probablement de vils échanges tels que «je suis méchant et toi?» «moi aussi, et je fais des trucs méchants»
Elle termine par une sortie ridicule façon rock star qui communie avec son public (de belles girouettes, car ils l'adulent immédiatement, reniant sans hésitation leur idole de patron, et je suis même pas sûr qu'ils aient eu le temps de lire les méchants emails), qui débouche sur une morale nauséabonde à base d'abandon de vie privée en mode bisounours.

En gros, nous nous retrouvons avec un gros tas de merde, écrit par des bites, interprété par des acteurs en totale perdition ( Tom Hanks que fais tu ici?).
Un bel exemple de naufrage cinématographique.