Et ma Watson ?

The Circle, c'est une Lune où les scénaristes roulent en rollers. C'est bien, la Lune, c'est mystique, c'est loin de nous, c'est envoûtant, ça a des millions de choses à raconter, mais en rollers on se casse la figure au moindre cratère. The Circle, c'est un peu comme si tu adaptais La Tour sombre au cinéma. The Circle, c'est Brigitte Bardot, mais maintenant. On sent bien qu'elle essaie de nous dire des choses, qu'elle essaie de montrer des choses, mais ça fait de la peine. The Circle, c'est Asia Argento.

Emma Watson, c'est comme une bonne actrice, sauf que, et c'est là que le piège se referme, attention faut être vif, c'est une mauvaise actrice. Je ne peux même pas dire que je ne lui donne pas toutes les cartes pour me conquérir, elle a ma sympathie éternelle pour Harry Potter. J'essaie de la voir le plus possible au cinéma car elle a bercé ma jeunesse, car j'étais amoureux d'elle à l'époque où je pensais ça stylé de me vernir les ongles en rouge et noir - j'écrivais son nom. Nénmoins, de film en film (et particulièrement dans Regression, où elle est en régression, cqfd), elle ne fait que confirmer que son talent est très limité, ou dans le meilleur des cas très mal exploité. Je ne sais pas si ce sont ses efforts qui ne sont pas assez importants, si elle est mal dirigée ou si elle n'est simplement pas capable de faire mieux, mais ça commence à devenir très problématique. Ca ne fonctionne pas. Emma Watson, c'est Sofia Coppola que tu continues à tapoter dans le dos en lui disant qu'elle est toujours aussi talentueuse. Faut pas les brusquer.

The Circle est un film avec un très bon sujet, comme un épisode de Black Mirror revisité, une sorte de 1984 édulcoré, où l'héroïne va être filmée 24 heures sur 24 pour sa société Le Cercle, qui cherche à minimiser au maximum l'intimité des gens. Et à minimiser au maximum la richesse du livre pour en faire une plaisanterie teenage totalement assumée. On peut faire de bons films et se poser de bonnes questions à ce sujet (Truman Show, En direct de Ed TV, Les Anges de la téléréalité), mais The Circle patauge dans la Badoit périmée, passe tout le temps à côté de son sujet et livre un métrage passablement raté, prévisible et sans éclat. Tom Hanks s'en sort plutôt, même si, et c'est tout à son honneur, il semble cachetonner, depuis d'ailleurs environ Le Voyage dans la lune de Georges Meliès.