On sait que le post-apo revient en force à toutes les sauces depuis quelques années avec en général pour vedette des zombies. Quelques films pourtant se démarquent du lot comme par exemple le très bon film allemand Hell et son ambiance suffocante, ou encore le film The Colony qui nous intéresse ici, qui décide de transposer son histoire à l’inverse dans un milieu glacial. Réalisateur de téléfilms et de séries, Jeff Renfroe se lance dans l’aventure avec un budget relativement restreint pour ce genre de film et s’en sort au final pas trop mal.

Du haut de ses 16 millions de dollars, une broutille comparé à certains budgets hollywoodiens, le réalisateur arrive à rendre l’univers de son film ultra crédible. L’ambiance polaire rappelle un peu celle de The Thing de John Carpenter, sans jamais l’égaler tant le film de Big John est culte à tous les niveaux, mais Jeff Renfroe réussit le tour de force de proposer quelque chose qui tient la route, avec un scénario qui pourrait s’avérer plausible. Le coup des tours qui permettent de changer la météo et qui auraient complètement détraqué le climat, et surtout la façon dont c’est présenté est assez crédible.
Les séances en extérieur sont essentiellement tournées sur fond vert à grand renforts de CGI, certains décors désertiques où il n’y a que neige et vent à perte de vue font tout simplement froids dans le dos. Le problème avec l’abus de fond vert, c’est que parfois ça sonne faux, et c’est le cas ici dans certaines scènes. C’est assez dommage étant donné que parfois comme lors de l’affrontement sur le pont suspendu, c’est du plus bel effet, et on a vraiment l’impression que sur les plans un peu moins importants, le travail a été un peu plus bâclé.

Le rythme du film est assez lent durant toute la première moitié, mais on ne s’ennuie pas pour autant. L’ambiance polaire et oppressante est là et agit comme il se doit pour nous tenir concentré sur le film. On apprend à connaitre les personnages et on les suit dans leurs escapades à très faible température. Le casting fait son boulot, Laurence Fishburne (Matrix) est tout simplement impeccable et on est toujours content de revoir cette bonne vieille trogne de Bill Paxton (Aliens 2, Predator 2) surtout lorsqu’il joue un rôle un peu borderline. Le jeune héros joué par Kevin Zegers (L’Armée des Morts, Frozen) est par contre un peu plus transparent, sans doute à cause du manque de développement de son personnage. On n’a malheureusement pas le temps de s’attacher à eux…

On aurait aimé que le film continue sur cette lancée, qu’il prenne son temps, mais en plein milieu, un changement légèrement trop brutal vient un peu gâcher la fête, le film s’accélérant trop rapidement avec l’arrivée de ce groupe de tueurs cannibales ayant perdus leur tête et ne cherchant plus qu’une chose : se nourrir de chair humaine pour survivre. On a vraiment l’impression qu’à cause du faible budget, le film ne devait pas excéder les 1h30 et qu’il fallait donc rapidement enchainer. Autant certains films trainent trop en longueur et mériteraient d’être plus courts, autant pour The Colony, il aurait gagné à être plus d’une vingtaine voire d’une trentaine de minutes, afin de faire monter la pression petit à petit et pas nous balancer à la gueule d’un coup d’un seul un déferlement de violence.
Du coup, la deuxième moitié est moins intéressante sur plusieurs points. On retombe dans quelque chose de plus classique, avec des cannibales qui vont attaquer le camp des survivants, avec forcément des morts de chaque côté. Le film devient d’ailleurs bien plus virulant, allant même jusqu’à basculer dans le gore (léger) lors de la toute dernière scène.
Cette partie ne gâche tout de même pas le film, les scènes d’action sont correctement emballées à commencer par la scène sur le pont citée plus haut ou le final bien brutal. C’est juste qu’on aurait préféré que cette violence n’intervienne vraiment qu’en toute fin de film et que durant 1h10 / 1h15 la tension monte crescendo au risque, tant pis, de perdre quelques spectateurs plus friands de scènes d’action.

Grâce à une mise en scène assez propre, sans fioriture, The Colony tient clairement la route et n’a pas à rougir de la comparaison avec certains films US du même genre ayant coutés 3, 4, voire 5 fois plus cher (si ce n’est pas plus). Le film de Jeff Renfroe nous permet de passer un très bon moment même si clairement sa deuxième partie est bien en deçà de ce qu’on aurait pu espérer après cette première moitié très réussie.
cherycok
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le 2 août 2013

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