Des choses gentilles à dire sur ce film :
À mi chemin entre la SF des années 1950-1960 avec son p’tit docteur à mâchoire carrée flanqué de son infirmière/compagne qui mènent l’enquête et un esprit, une esthétique, qui rappellent du Herschell Gordon Lewis mais en beaucoup plus sage et beaucoup plus fauché, The Corpse Grinders apparaît rapidement anachronique et anecdotique d’autant que Ted V. Mikels, s’il joue régulièrement d’humour, n’aborde pas forcément le sujet avec trop trop de recul.
L’histoire, délicieusement grand guignolesque est la suivante : afin de sauver leur entreprise de la banqueroute, les patrons d’une boîte spécialisée dans la nourriture pour chats se mettent à utiliser des cadavres humains collectés via un gardien de cimetière louche qui ressemble à Gustave Kervern comme ingrédient principal. S’ils réussissent tant bien que mal à faire des économies, surtout en faisant coup double avec l’envoi de salariés au hachoir, ils provoquent aussi une belle catastrophe sanitaire en rendant les chats accros à la chair humaine.
Si le pitch est croquignolet, le reste est un peu bancal, la réalisation un peu plan plan et le gore inexistant, les scènes choc se déroulant soit en hors champ, soit en ombres chinoises. Si la nécrophilie semble à un moment pointer le bout de son nez, c’est pour mieux faire disparaître tout semblant de subversion. Tout manque cruellement d’agressivité et d’acidité.
En revanche, c’est une orgie de bruits de chats et de lancers de chats tueurs tout mignons qui n’ont qu’une chose en tête c’est de patouner et de ronronner sans se soucier le moins du monde de l’agitation qui règne autour. Pas crédible pour deux sous, ces scènes sont à même de remplir de joie les cœurs des amateurs de films psychotroniques. Notons aussi une belle scène d’autopsie de peluche de chat tueur sur laquelle ont été déposés pour plus de réalisme des abats en vrac avec lesquels les mains du docteur font absolument n’importe quoi et les joyeusetés sexistes classiques du genre victime qui se dessape pour mater la télé, infirmière que le héros embrasse violemment dès qu’il en a envie...
Histoire d’harmoniser le tout, ça joue très très mal.
Si The Corpse Grinders est parfois un peu longuet, un peu frustrant, laissant derrière lui un petit arrière-goût de gâchis, il offre néanmoins suffisamment de petits plaisirs fauchés pour se laisser regarder le sourire aux lèvres.
Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 13 ingrédients repérés
Personnage > Agissement
Bagarre > Fracasse une bouteille sur le crâne d’un type
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Pouet-pouet > Fausse blessure
Réalisation > Audio
Bruit générique > Chat
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Calembour – Ronflements
Scénario > Contexte spatio-temporel
Cimetière
Scénario > Dialogue
Sous-entendu sexuel
Scénario > Élément
Meurtre d’associé – Scène d’autopsie de créature étrange (inconnue ou connue mais mutante, démesurée...)
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste – Femme aux petits soins d’un blessé – Objectification sexuelle > Tenues légères
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais