The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Acteur / scénariste dans le cinéma de Hong Kong depuis 20 ans, Wong Fung décide de passer à la réalisation en 1971 avec pas moins de trois films d’un seul coup, deux pour la Golden Harvest, The Fast Sword (1971) et The Angry River (1971), et The Crimson Charm qui nous intéresse aujourd’hui, sa seule réalisation pour le célèbre Studio Shaw Brothers. Wong Fung a beau avoir d’excellent films à son actif, comme par exemple Lady Whirlwind (1972), Hap Ki Do (1972), When Taekwondo Strikes (1973) ou encore Stoner (1974), il n’a jamais été réellement considéré par les amateurs de cinéma asiatique comme un réalisateur incontournable des années 70, l’ombre des Chang Cheh, Chu Yuan ou encore Liu Chia Liang, ou du studio Shaw Brothers dans son ensemble y est sans doute pour quelque chose. Avec The Crimson Charm, il arrivait pourtant en force dans le studio de Run Run Shaw avec une bien jolie réussite sur presque tous les tableaux. Pourquoi a-t-il quitté le studio du coup ? Difficile à dire, mais une chose est sûre, c’est que The Crimson Charm vaut clairement le coup d’œil.
Le scénario est au final assez simple, une histoire de double vengeance suite à l’attaque d’un clan par des bandits, d’anciens élèves qui veulent venger leur maitre, qui vont devoir affronter toute une tripotée de sbires et autres petits chefs de clans. Mais ça fonctionne sans aucun problème et on se prend même d’affectation pour certains personnages, certes parfois assez stéréotypés mais suffisamment différents dans l’entrainement qu’ils ont suivi et dans les techniques de combats qui en découlent pour leur donner suffisamment de substance. C’est certain, The Crimson Charm ne cherche jamais l’originalité, mais au final qu’importe, d’autant plus qu’il laisse un peu tomber l’aspect philosophique de certains films de sabre des années 60, pour une approche plus directe de l’entrainement puis de la vengeance. Le casting est excellent, en particulier Chang Yi qui avait déjà marqué les esprits quelques années auparavant avec son rôle de sabreur dans The Bell of Death (1968). Ivy Ling Po (Duel for Gold) livre également une excellente prestation et son combat est particulièrement intense, d’autant plus que son personnage se retrouve manchot à mi-film. Ou encore l’inévitable Ku Feng, encore une fois dans le rôle (assez mémorable) d’un grand méchant sadique, qui semble prendre un réel plaisir à interpréter ce genre de personnage. A noter que de futurs acteurs bien connus du cinéma de Hong Kong ont des rôles de figuration ici, comme par exemple Sammo Hung, Lam Ching-Ying ou encore James Tien qu’on reconnaitra assez facilement.
Une fois de plus avec la Shaw Brothers, les décors studios sont très soignés, fourmillent de détails, et c’est un réel plaisir de voir les différents personnages errer à l’intérieur. Mais le réalisateur et le directeur photo soignent également les extérieurs et rendent hommage aux superbes paysages parfois aux allures de western spaghettis (jusque dans les musiques qui accompagnent certaines scènes du film). Wong Fung privilégie les plans rapprochés et moyens pour accentuer la tension lors des avants combats, mais aussi lors de certaines scènes pour maintenir une certaine ambiance oppressante. Bien que les chorégraphies de Han Kuo (The Golden Knight, The Iron Buddha) soient parfois un peu approximatives et loin d’être aussi techniques que les films qui arriveront quelques années plus tard, les différents combats sont néanmoins très agréables, assez créatifs, dans la moyenne haute de ce qui se faisait en termes de wu xia pian au début des années 70. C’est plutôt rapide, constamment lisible, avec de sympathiques passes à l’arme blanche, légèrement plombées par des bruitages un peu répétitifs, néanmoins suffisamment nombreuses pour donner au film un bon rythme. Le film nous présente tout un panel d’armes qui seront utilisés lors des combats, les épées classiques bien entendu, mais aussi des sabres, des anneaux en fer, armes d’ost, guandao, trident, et même une tablette (le charme du titre) qui balance des fléchettes empoisonnées. The Crimson Charm n’évitera pas à verser dans le gentiment gore avec de bien belles giclées de sang, de grandes plaies, et même un bras tranché. On aura également droit à un peu de fantastique avec des personnages qui ont certains pouvoirs et quelques sauts très « fantasy ».
Seul et unique film pour la Shaw Brothers de Wong Fung, qui œuvrera par la suite pour la Golden Harvest, The Crimson Charm est un wu xia pian un peu trop sous-estimé du célèbre studio qui, même s’il n’atteint pas des sommets, est un réel plaisir à suivre.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-crimson-charm-de-wong-fung-1971/
Créée
le 7 févr. 2025
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