The Crow d'Alex Proyas avec Brandon Lee (1994). Il existe aussi une série télévisée canadienne "The crow, stairway to heaven" avec Marc Dacascos (1998).


Le film et la série sont inspirés d'une bande dessinée du même nom "The crow" (le corbeau) en noir et blanc de James O'Barr.


Synopsis


A la veille de se marier, un musicien de rock, Eric Draven (Brandon Lee) et sa compagne, Shelly Webster, une photographe, sont sauvagement assassinés dans le loft qu'ils occupent. Un an plus tard, un corbeau apparaît et il ramène Eric à la vie au coeur d'une ville en proie à la corruption et au crime organisé. Lorsqu'il s'extrait de la tombe, Eric n'a aucun souvenir de ce qui lui est arrivé et il suit le corbeau qui le conduit vers sa vengeance. Eric s'aperçoit qu'il est invincible et que ses blessures (même si elles sont douloureuses, ne sont jamais mortelles et se referment instantanément.


Il n'a qu'une seule idée : chercher les assassins de sa fiancée et les éliminer l'un après l'autre.


Un policier qui l'a connu quand il était musicien lui vient en aide dans la mesure de ses moyens.


Une gamine abandonnée par sa mère qu'il avait, avec sa fiancée Shelly, prise en amitié, croit en lui et se met aussi de son côté.


Mais les malfrats qui détiennent la ville se rendent assez vite compte que l'immortalité d'Eric est relative. En effet, il ne vit tant que son alter ego le corbeau reste lui aussi en vie. Ne pouvant s'en prendre à son double humain, ils décident de tuer l'oiseau.


Le film


Second long métrage d'Alex Proyas, The Crow devint très vite un "film culte" en raison notamment de la similitude entre les destins tragiques du héros du film, Eric Draven et de son interprète à l'écran, Brandon Lee. En effet, peu avant la fin du tournage, Brandon Lee, qui n'avait que 28 ans, est tué par un fragment de balle restée dans le barillet d'une arme chargée à blanc. Il devait lui-même se marier quelques jours après la fin du tournage. Il était le fils de Bruce Lee, lui-même décédé d'un œdème cérébral à 32 ans au sommet de sa gloire.


Le réalisateur sera obligé de recourir à des techniques numériques pour terminer son film. Même si les circonstances n'ont rien à voir, on ne peut aussi s'empêcher de faire le parallèle avec un autre destin tragique, celui d'Heath Ledger, qui est mort à 28 ans suite à un abus de médicaments, à la fin du tournage de The dark knight de C. Nolan (2008), où il interprétait lui aussi un héros tragique, celui du Joker. Un autre élément renforce la légende : le grimage du Corbeau et celui du Dark Knight sont étonnamment semblables.


Mon opinion sur ce film


Je ne suis pas particulièrement fan des films noirs inspirés de BD mais j'ai trouvé dans le film d'Alex Proyas, une rare maîtrise de la mise en scène, d'autant plus remarquable que ce n'était que le 2ème film de ce réalisateur. L'esthétique, la mise en scène et la lumière sont très travaillées et en font un chef d'œuvre de film noir, au propre et au figuré. On pourrait même dire que ce film est tourné en noir et blanc tant l'action se passe de nuit, sous la pluie, avec des contrastes outrés entre l'obscurité et la lumière, d'autant plus marquées que les seules scènes colorées sont celles où Eric se souvient de son bonheur avec sa fiancée. Pour la violence et la désespérance (car on comprend très vite que le héros sera vaincu et qu'il ne pourra jamais, même avec des pouvoirs surnaturels et la sincérité de ses fidèles amis - un flic sur la touche et une gamine abandonnée - vaincre le mal à lui tout seul), ce film m'a aussi fait penser à Gangs of New York dans un genre plus modeste et nettement moins outrancièrement sanglant. Mais peut-être justement que la violence de The Crow n'en est que plus fortement ressentie par le spectateur car, bien que distanciée, elle est constamment présente.


En comparaison de ce film très réussi, la série télévisée réalisée en 1998, avec Mark Dacascos dans le rôle d'Eric Draven est une honnête adaptation mais elle n'apporte rien.

Roland Comte

Écrit par

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