Le rouge et le noir
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Je ne suis pas fan de tout ce qui touche le milieu gothique ou le hard rock mais ce long-métrage a été une révélation à laquelle je ni m'attendais pas du tout. Le cinéaste Alex Proyas a réalisé un défi que peu de réalisateurs soient capables de le faire : Me faire aimer quelque chose que je n'apprécie pas particulièrement, dans une œuvre cinématographique qui m'a totalement conquis. En associant la culture du gothique et tout ce qui va avec dans une réalisation dévoilant un scénario de vengeance, à l'image d'un film de genre dark fantasy, le long-métrage avait tout pour me conquérir sans peine. Cette production m'a fait l'effet d'avoir reçu une claque que je ne suis pas prêt de l'oublier, même si on peut compter quelques défauts assez pénibles à supporter pendant le visionnage. Une des premières choses qui m'a bien surpris, c'est l'image qui se développe à travers un être nourri par une vengeance justifiée et tuant avec une violence sans précédent, représenté par un Brandon Lee qui sait incarner un personnage patibulaire et imprévisible, en toute netteté.
Le corbeau qui l'accompagne dans ses tueries renforce en toute subtilité l'image de la faucheuse qui peut être vue à travers le personnage. Sa tenue en cuir et son maquillage à la Alice Cooper, chanteur de hard rock, accentuent indéniablement son apparence de vengeur, dans un univers où le noir et le blanc sont deux couleurs bien appliquées pour nous faire submerger dans un monde triste, suffocant et oppressant, surtout quand le feu et le sang sont les seuls éléments à être visibles par leurs vraies couleurs. Bien que je n'aie lu aucun des comics ayant motivé le réalisateur et l'acteur Brandon Lee à collaborer ensemble, je ne pourrais pas dire si l'adaptation cinématographique est conforme à l'image des comics. Par contre, j'ai remarqué de très nombreuses qualités qui m'ont fait frémir de plaisir pendant toute la durée du visionnage.
Pour commencer, le film a tout son intérêt d'être vu par un scénario qui va droit au but, la décimation d'un gang de criminels ayant assassiné bestialement un couple sans histoire. Aucune longueur, pas de scènes nous indisposant, le héros cherche à tuer ses assassins le plus rapidement et le plus directement possible, tout en les harcelant bien profondément. C'est ce qu'on peut découvrir en assistant à des scènes d'action calibrées, réalistes et furieuses, toutes animant des situations créant une atmosphère dépourvue de toute pitié et d'humanité. Rien qu'en voyant ça, je considère ce long-métrage comme une œuvre artistique très brillante et d'une noirceur impeccable et impensable, valorisée par une mise en scène ne manquant pas de style et alimentée par une vitalité incontestable. Une pluie qui ne cesse jamais de tomber, des individus abjects, un environnement sale, des musiques intenses et dignes de l'univers de la production, que des éléments qui me poussaient l'envie de regarder le film d'un œil très attentif.
J'étais harpé comme ce n'était pas permis, je me suis laissé totalement emporté dans ce monde infâme et sophistiqué. Je salue également l'intégration magistrale et soignée des effets visuels, ils sont faits pour rendre l'univers plus dur, rendre les images plus contrastées et surtout pour bien nous faire croire que c'est le même acteur qui campe son personnage pendant tout le long-métrage. Il faut savoir que l'acteur Brandon Lee a été tué d'une balle réelle pendant le tournage et que c'est sa doublure qui l'a remplacé pour tourner les scènes manquantes. C'est qui me parait pas possible que ce dernier ait pu mourir si jeune, surtout qu'il était le fils du célèbre Bruce Lee, lui aussi décédé pendant le tournage d'un film. Un triste sort pour ces derniers, dont surtout Brandon Lee qui m'avait bien plu dans la peau d'un vengeur funeste, dans une réalisation très étonnante pour son esthétique très moderne et incroyablement créative. 9/10
On cesse d'être un enfant quand on comprend qu'on est mortel.
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Créée
le 9 juin 2018
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