Je crois qu’il existe un lieu où errent les âmes tourmentées, accablées par le poids de leur propre tristesse, elles attendent l’occasion qui rétablira l’ordre des choses, ce n’est qu’alors qu’elles pourront retrouver ceux qu’ils lui sont chers. Parfois un corbeau leur montre la voie parce qu’il arrive que l’amour triomphe de la mort.
Après le succès de The Crow réalisé par le cinéaste Alex Proyas en 1994 également film-testament de la Star Brandon Lee, mort à l'âge de 28 ans à la suite d'un accident dû à un tir de revolver au cours du tournage. Deux ans après une suite se met en production par l’intermédiaire d’Edward R. Pressman & des frères producteurs Harvey & Robert Weinstein (Miramax Films, Dimension Films) qui confie avec carte blanche le poste de réalisateur à Tim Pope (réal de clips vidéos notamment pour The Cure) pour plonger de nouveau dans l’univers sombre et tourmenté du dessinateur James O’Barr, embarquant également le controversé David S. Goyer pour écrire le scénario. Le choix du second vengeur magicien de l’au-delà situé dans un Los Angeles futuriste décadent revient au Suisse Vincent Perez (Indochine, J'accuse) après que l’icône rock Jon Bon Jovi soit pressenti. Sarah survivante du premier opus a atteint l’âge adulte et est devenue tatoueuse. Le Corbeau revient pour qu’elle assiste à la résurrection d’une autre âme errants. Le casting de vengeance se compose de Mia Kirshner (Exotica, The Forest), Richard Brooks (Hidden, The Substitute), Iggy Pop, Thuy Trang, Thomas Jane (Suicide Club, The Last Son), Vincent Castellanos, Eric Acosta et Beverley Mitchell (Saw II).
Alors mon cadavre ne te rappelle rien ?
Dans Los Angeles en ruines, laissé à l'abandon et dominé par les gangs, Ashe, un paisible mécanicien sans histoires, vit avec son jeune fils, Danny. Un jour, tous deux assistent par hasard à un meurtre perpétré par Curve, chef de gang et bras droit de Judah Earl, maître incontesté de la Cité des Anges. Ils sont aussitôt exécutés par les hommes de main d'Earl et leurs corps jetés dans les eaux profondes de l'océan Pacifique. Une jeune femme, Sarah, installée dans un loft de la ville depuis quelque temps, est mystérieusement attirée vers les lieux du crime par des images subliminales surgies de son passé. Elle est alors témoin de la résurrection d'Ashe, arraché à la mort par un corbeau surnaturel, messager de l'au-delà...
Bon voyage sac à merde !
Ce second ange exterminateur Perez/Ashe n’arrive à aucun moment à faire oublier Lee/Draven même ses tours de passe-passe ne change rien. Un second personnage moins physique qui devait être cependant tout aussi intéressant car la vision de Pope & Goyer devait s’éloigner radicalement du premier opus, dans sa direction artistique, son ambiance malsaine d’underground à la couleur jaunâtre. Mais à la première vision de l’œuvre à la durée trop longue de 160 minutes, la puissante Miramax décide de faire un copier-coller de l’opus initial, alors coupe conséquente au montage et retour aux plateaux de tournage pour de nouvelles séquences de redite à l’original. Résultat sur les écrans The Crow la cité des anges arrive à une durée de 76 min sans le générique de fin, l’histoire est un décalque de The Crow, les interprètes sont mauvais ou inexpérimentés, la mise en scène est un plagiat de Proyas scène par scène au plan près. Bref reste la musique toujours composée par Graeme Revell et une bande originale qui offre le meilleur du rock indépendant de l’époque notamment avec les titres Gold Dust Woman d’Hole, I’m Your Boogie Man de White Zombie, Sean Olson de Korn et Teething de Deftones également présent dans le film.
Mauvais endroit, mauvaise heure !