Le virus Maze a ravagé une bonne partie de l'Europe transformant les humains en monstres sanguinaires cannibales. De toutes ces horreurs, nous n'en verrons que quelques bribes enfouies dans les souvenirs des survivants, ces mêmes survivants qui étaient il y a quelques mois encore des infectés. Nous sommes en Irlande, le pays est placé en quarantaine sous mandat de l'ONU, la pandémie a pris fin grâce à un remède ayant guéri 75% de la population malade, les 25 % restant appelés «résistants» ne s'en relèveront pas, ils sont parqués dans des cellules. L'effet secondaire le plus terrifiant de cet antidote est que les «traités» (les infectés guéris) se souviennent des horreurs qu'ils ont perpétrées. Le retour à la vie est d'autant plus difficile qu'un état quasi insurrectionnel s'est créé, les deux populations ne sont pas prêtes à cohabiter. Avec «The cured», le réalisateur David Freyne prolonge son court métrage d'horreur, «The First Wave» sorti en 2014, par là même il évite un traitement plutôt classique du film de zombies. Freyne recentre son propos sur l'après et la difficile reconstruction psychologique. Pour ce faire, nous suivons Senan Browne (Sam Keeley) nouvellement guéri, hanté par de terribles cauchemars. Senan hébergé chez Abbie (Ellen Page), sa belle-sœur évitera le foyer d’accueil pour personnes «traitées». Senan, toujours en contact avec Conor (Tom Vaughan-Lawlor), un ancien infecté, avec lequel il entretenait une relation trouble, n'arrive pas à trouver sa place ! Le départ imminent des soldats des Nations-Unies laisse présager le pire pour le pays déjà en proie au chaos. La grande force du film tient dans son ambiance délétère, le réalisateur dépeint une atmosphère de guerre civile en devenir, les rues ressemblent à des ghettos, les Chekpoint défigurent le paysage, les graffitis exhortant à la haine sont partout. Pour une grande partie de l'opinion publique, les personnes «traitées» ne sont plus considérées comme humaines. Sous couvert d'un drame horrifique, David Freyne se livre à une véritable critique de notre société en nous montrant que parfois le remède est bien pire que le mal qu'il veut traiter. Une excellente surprise dans l'univers plus que formaté du film de zombies.

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le 7 juin 2018

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