Reprenant là où Begins s'arrêtait, The Dark Knight nous replonge dans un Gotham avide, rongé de l'intérieur, toujours en proie à la criminalité et la corruption malgré les événements passés, mais cette fois-ci, c'est un adversaire de taille qui vient se mesurer à Batman.


Passé une superbe introduction nous renvoyant au Heat de Michael Mann, The Dark Knight reste focalisé sur Bruce Wayne et met en place l'opposition entre le bien, emmené par le quatuor Wayne/Batman, Rachel, Gordon et Harvey Dent contre le mal, ici symbolisé, un peu par la mafia mais surtout par un Joker, totalement dangereux, fou, manipulateur et malin. C'est là l'une des principales réussites de cette suite, avoir introduit des personnages mémorables, en particulier le terrifiant Joker et l'ange Blanc Harvey Dent, dont l'objectif sera de mettre Gotham dans le chaos pour l'un, et la nettoyer pour l'autre. Nolan se montre habile pour les introduire puis leur donner de l'importance, et chaque apparition du Joker, et en particulier plus il prendra de l'importance, glace le sang.


Ils servent un scénario simple et bien construit, avec des péripéties bien pensées, capable de nous faire suivre des chemins parfois inattendus. Face au chaos et à l’anarchie, Nolan met en place des personnages souhaitant ne pas tendre vers la loi du plus fort mais d'agir à travers la justice. Il parvient à rendre ces dilemmes captivants et propices à une légère interrogation (enfin, principalement sur la façon dont Nolan semble voir la société lorsque celle-ci est face à un danger) autour de la frontière entre les différentes justices, l'ordre, la corruption, le symbole du héros face à la justice lorsque cette dernière est défaillante. Ici le danger vient de partout, symbole d'une société corrompue jusqu'à la moelle. Là où Nolan se montre adroit, c'est que ni les différents aspects du scénario, ni les personnages torturés ne viennent alourdir le récit, c'est toujours fluide, il sonde l'âme humaine, sa noirceur et ses intentions.


Ce qui fonctionne aussi, c'est l'intensité qu'instaure Nolan, sa mise en scène est travaillée pour ça, et tout est fait pour nous secouer, la tension, la gestion du rythme, la mise en images ou l'utilisation de la bande originale. Le britannique maîtrise son récit de bout en bout, c'est haletant, il sublime le cadre réaliste (enfin pas vraiment réaliste mais moins fantaisiste que l'image qu'on avait des comics en 2008) qu'il met en place, et bien des séquences sont mémorables, il démontre une maîtrise des séquences d'action, et d'en faire ressortir autant de frissons que d'intensité, à l'image du premier face-à-face entre Batman et le Joker.


En signant The Dark Knight, Christopher Nolan propose l'une des sommets du sous-genre super-héroïque, il instaure une forte intensité, maîtrise le rythme et offre des séquences mémorables, sans sacrifier les questionnements de son récit, où il sonde l'âme humaine, sa noirceur et interroge autour de la loi, la corruption et la justice.

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le 1 nov. 2014

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Docteur_Jivago

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