The Dark Knight : le chevalier noir, est jusqu’à maintenant le plus sombre et le plus mature de tout les films de super-héros sorti jusqu’à maintenant. Et c’est également l’un des films de super-héros qui peut se vanter d’avoir dépassé la barre du milliard de dollar au box-office mondial et d’avoir été en tête du box-office à sa sortie avant l’arrivée d’Avatar (qui lui collera quand même une très grosse déculotté pour ce qui est du box-office mondial).


Que ça soit lors de sa promo ou sa sortie, les réactions pour ce film était gargantuesque (j’aime bien ce mot, pas vous ?) auprès des fans de l’homme chauve-souris et des cinéphiles. Tout reposait uniquement, avec le premier teaser, sans image, juste des dialogues qui suffisait à faire baver son public et à se faire désirer. Là ou Batman Begins lançait la mode des films de super-héros sombre et réaliste, The Dark Knight a davantage renforcé cette tendance. Il n’aura pas fallu longtemps à ce film pour devenir culte tant la vision réaliste pour ne pas dire effrayante avait laissé le public sur le cul.


L’engouement était énorme, à tel point que même en étant non cinéphile, on avait au moins entendu parler une fois de ce film, c’était juste énorme, et ça soulevé un paquet de débat auprès des internautes entre la version Nolan sur Batman et la version Burton sur le personnage du Joker, à savoir qui était le meilleur, etc, etc…


Et dans mon cas, encore une fois, c’a a été un autre de ces films que j’au dû revoir parce que j’avais pas accroché la première fois (comme les Batman de Burton), et aussi con que ça puisse paraître moi qui m’acharne à vouloir dire que la version de Tim Burton sur Batman mérite qu’on rappelle ses qualités : je me suis étonné à frissonner, m’exciter comme une puce et à me fasciner comme rarement devant l’antagoniste de ce film pendant près de 2h30. Je suis même sur de l’ajouter un jour dans mon classement de mes films préférés, le seul mal que je pourrais en dire viendrait de mon jugement personnel sur 2/3 points (dont la version du Joker), mais en tant que tel c’est un sans-faute phénoménal.



Le meilleur de l'image pour le chevalier noir !



Le premier point qui arrive à faire un sans-faute est la mise en scène de Christopher Nolan qui innove ici avec une nouvelle technologie pour la réalisation : la caméra IMAX que Nolan réutilisera dans Interstellar également en jouant avec le format d’image de ses films. Cela a déjà été utilisé un peu avant dans un autre film à l’époque mais ici, Nolan arrive clairement à sublimer l’image et la grandeur d’échelle à tout les niveaux en jouant sur ce format d’image avec les plans rapprochés à bandes noires à l’intérieur des bâtiments et à proximité des protagonistes pour l’ambiance policier/thriller, et le plein écran avec l’IMAX pour les scènes en extérieur qui rendent les mouvements de caméra en intervalle, les plans larges sur Gotham ainsi que l’action


comme la course-poursuite entre Harvey Dent, le Joker et Batman


beaucoup plus sensationnel qu’avec une caméra de 35 millimètre. Mais on retiendra surtout ce prologue, cet ouverture tellement incroyable


sur un braquage qu’il retient notre souffle pendant au moins 5 bonnes longues minutes avec l’usage de l’IMAX et la première apparition du Joker marquante jusqu’aux nerfs et le fameux thème de la nemesis de Batman.



Why So serious ?



Enfin je dis ça, ça ne veut pas dire que la caméra 35 mm empêche les autres scènes en intérieur d’être palpitante, Nolan filme de manière net et précis les affrontements de Batman contre les caïds de la pègre et les hommes du Joker, et la photographie de Wally Pfister renforce cette sensation de grandiose et de spectacle. Sans compter qu’avec le budget de 185 000 000 millions de dollars, les effets spéciaux sont tout aussi excellent et irréprochable visuellement, et les nouveaux accessoires, gadgets et costumes du justicier de la nuit très inventif pour énormément d’entre eux, surtout ce putain de Batpod qui rendrait jaloux les motard. De même pour le costume de Batman style gothique puant tellement la classe et imposant le respect auprès des criminels de la ville de Gotham que son porteur en devient terrifiant (ironique quand on voit à qui il a affaire).



On prend les mêmes et on recommence.



Hans Zimmer et James Newton Howard étaient de nouveau réunis à la musique, après leur excellent boulot pour Batman Begins. Et y’a pas à dire, ils se sont surpassé ici, rien que le thème du Joker qui est des plus ingénieux suffit à captiver et il est toujours utilisé de manière dosé pour montrer que le Joker n’est jamais très loin et que la menace de l’anarchiste plane sur Gotham en permanence. Le main theme du justicier masqué est arboré de manière plus discrète selon moi et ce n’est pas plus mal, ça permet une bon passage à vif entre le naissance du Batman et son véritable combat contre le crime dans Gotham et le Joker. Les autres morceaux qui arrivent dans cette saga sont tout autant inspiré et haletant, par moment ça a le désavantage d'être répétitif au niveau de l'instrumentation mais à part ça, c'est sans mal un des meilleurs travaux de Hans Zimmer (et James Newton Howard aussi) pour l’une de ses partitions les plus aboutis.



Heat Ledger en Joker VS Jack Nicholson en Joker, qui gagne ?



Mais s’il y a un élément qui a énormément fait parler de lui sur ce projet, c’est bien sur ses acteurs et les choix qui ont été fait pour certains personnages et qui ont surpris les fans et le public avant la sortie du film. Parlons d’abord de ceux qui sont revenus dans cette suite avec Christian Bale, l’as des gros muscles et des belles gueules, le nouveau visage que nous avons de Batman désormais (avant l’arrivée de Ben Affleck en 2016) de retour pour endossé le costume du chevalier noir. Et encore une fois, il est tout simplement parfait, on le sent investi du début à la fin et son personnage devient bien plus intéressant face aux dilemmes auxquels ils se retrouvent confrontés ici sur sa vie de justicier masqué, et la confrontation de ses principes et de sa morale face à l’anarchie et l’absence total d’éthique de son parfait ennemi. Les événements se déroulent un an après le premier film, donc il est normal de laisser de côté les sujets du premier film, là on passe directement à de nouveau enjeu pour le Batman restant parfaitement en raccord avec le personnage, et les choix autour de Batman sont quasiment tous bon, ça ne nous rend que plus admiratif face à la situation de Bruce Wayne. Michael Caine est toujours aussi présent en tant que majordome de Bruce et fidèle conseiller, mais je trouve ici qu’il passe plus pour un ami proche qu’une figure paternel contrairement au premier film, et je pense que cela s’expliquer au fait que Bruce a prit de l’âge et que leur relation a évolué au cours de l’année passé chronologiquement entre les deux films, mais ça m’a pas plus dérangé que ça et Caine fait toujours un boulot impeccable. De même pour Morgan Freeman qui, par contre, est un peu plus mis au premier plan comme soutient du chevalier noir.


Cillian Murphy n’apparaissait que pour un caméo donc, voilà, j’ai pas plus de chose à dire sur lui.


Quant à ce brave Gary Oldman, il gagne à être plus exploité ici,


que ça soit avec le trio qu’il forme avec Batman et Harvey, ou par son intégrité et son rôle de père famille cette fois plus présenté contrairement au précédent film.


Pour les nouveaux acteurs, Maggie Gyllenhaal remplaçait Katie Holmes pour le personnage fictif et totalement inventé de Rachel Dawes (je ne sais pas trop ce qui s’est passé mais bon, pourquoi pas), elle garde toujours notre sympathie et joue un rôle majeur dans le parcours de Bruce Wayne, donc c’est normal qu’on se sente concerné par ce qui lui arrive


surtout quand on sait que c’est le dernier film de la saga ou elle sera présente.


On a aussi Aaron Eckhart dans le rôle du très juste, très investie et particulièrement déterminée Harvey Dent dont on connaît déjà l’issue, décidée à vaincre la pègre de Gotham une bonne fois pour toute sans cacher son visage au gens et c’est aussi un des personnages qui aura le plus grand impact sur les décisions du justicier masqué. On a également Michael Jay White et Eric Roberts en tant que membres de la mafia de Gotham, tout deux très convaincant mais très en retrait comparé au reste du casting.


Et enfin, terminons avec celui que tout le monde, l’acteur que tout le monde a gardé en tête après sa performance dans ce Batman, et autant vous prévenir en ce qui concerne le Joker de ce film par rapport à mon avis : cette partie de ma critique ne sera pas purement objectif sur le sujet du Joker, c’est compris ?


Heath Ledger est pour beaucoup le nouveau visage que beaucoup se fait du personnage iconique du Joker, le reflet même de Batman. Et si je dois donner mon avis, oui, j’adore cette version du Joker : je n’ai aucun reproche à faire au jeu de Heath Ledger qui est aussi grandiose que le film en lui-même. On a ici un Joker anarchiste et sans le moindre sens de la morale, aucune histoire et aucun passé qui n’a que pour but de répandre le chaos et la terreur sans avoir une raison justifiable. Son caractère est reflété par son maquillage difforme et crasseux ainsi que ses cicatrices


sur lesquels il joue sur ses origines avec une histoire différente à chaque fois.


Il ne tient jamais en place et Ledger le rend littéralement culte avec le côté nerveux et surexcité qu’il donne au personnage, il est cinglé jusqu’au sang et imprévisible. Et les scénaristes se sont fait plaisir à lui attribuer une avalanche de réplique plus culte les unes que les autres, mais on retiendra surtout le fameux :



Why So Serious ?



(ou Pourquoi cet air si sérieux en VF) utilisé au bon moment, avec l’ambiance idéal pour une parfaite image de ce psychopathe totalement incontrôlable, et sa folie en vient même à aimer Batman au point de se croire connecté à lui sans qu’il n’y ait de raison apparente.


Seulement, et c’est là ou j’envoi valser l’objectivité pendant quelques lignes : autant j’adore cette vision et cette performance du Joker, autant je garde quand même une légère préférence pour la version Jack Nicholson. Si un personnage peut être rendu plus fascinant par le fait qu’on ne découvre jamais ses origines et d’où il vient, ce qui est le cas ici, je trouve qu’un méchant peut l’être également quand on arrive à faire un background réussi et Burton l’avait fait magistralement en renforçant son lien avec Batman et en donnant un nom au Joker. De plus, et même si la version réaliste du Joker est génial et fendard dans le sens ou Ledger se donne à cœur joie de rendre son personnage flippant, la version Comics m’a un peu plus attiré de part son côté bouffon assumé et un lien réel qui s’est formé entre le Batman de Keaton et le Joker de Nicholson. Mais de toute manière, que ça soit Nolan et Ledger ou bien Burton et Nicholson, chacun a fait un travail remarquable à sa manière donc, à chacun son Joker ! Voilà voilà, c’était la partie subjective. En gros, un casting parfait mais dominé par Christian Bale et Heath Ledger de la première à la dernière minute.



Quand chaos et justice s'entrechoquent !



Il reste à traiter l’histoire scénarisé par les frères Nolan et David S. Goyer dans cette suite, et si je devais résumer le point final du scénario, ça serait avec cette réplique d’Harvey Dent :



Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir
endosser la peau du méchant.



Et pour en arriver là, on passe avant tout par un parcours draconien qui s’impose aussi bien à Batman qu’à Bruce Wayne. Contrairement aux films de Burton ou Batman se contentait la plupart du temps d’agir sur place dés qu’un crime se produisait pour le régler par lui-même, Bruce cherche constamment à améliorer ses armes et son équipement pour lutter contre la criminalité. Mais ses convictions se retrouvent mise à l’épreuve face à deux choses : l’arrivée d’Harvey Dent qui combat le crime mais sans dissimuler son visage comme le fait le justicier masqué, et l’arrivée de l’anarchiste Joker dont la morale n’a d’égale que son maquillage difforme et abominablement laid.


Le premier parce qu’il voit en Dent un moyen de mettre fin pour de bon au crime à Gotham, sachant qu’un jour ou l’autre Bruce devra rendre les armes et ne pourra pas continuer à jouer les justicier éternellement. Et le second car l’absence total d’éthique et de morale du Joker met ses principes à rude épreuve et détruira petit à petit les convictions de Wayne dans sa lutte contre le crime.


De plus, pour le premier cas, Dent impactera aussi bien


la vie de justicier de Bruce que sa vie quotidienne, notamment à travers sa liaison avec Rachel son amie d’enfance, mis en évidence de manière sobre sans en faire trop ou sans forcer leur intérêt commun pour la justice.


Par ailleurs, le ton sombre et l’aspect Thriller/Policier est beaucoup plus prononcé face au drame qui arrive à ces personnages. Puisque, justement, le Joker n’ayant aucune limite s’amusera à tourmenter Batman et à le mettre à rude épreuve


jusqu’à tuer Rachel son amie d’enfance (sa mort est particulièrement sadique, soit-dit en passant) en forçant Batman à sauver soit elle, soit Harvey (sachant que le Joker se fout bien de sa gueule en inversant les adresses), et à détruire psychologiquement Harvey Dent pour le faire sombrer dans la folie après lui avoir prit ce qu’il avait de plus cher et donc donner naissance à Double-Face (mille fois mieux écrit que la version minable de Tommy Lee Jones).


Le plus dure dans tout ça c’est qu’au final,


le méchant gagne, le Joker a prouvé que même un homme aussi droit que Dent pouvait sombrer dans la folie et même si le message d’ordre et de justice du procureur est passé auprès du peuple (d’où le fait que les prisonniers comme les citoyens, sur le Ferry, ont refusé de sacrifier des vies par éthique et pour suivre l’exemple de Harvey Dent), lui-même est devenu aussi fou à lier que lui. Forçant Batman à abattre Dent pour sauver Gordon qui est tenu pour responsable par Double-Face de ce qui est arrivé à sa petite amie et à cacher ses crimes en endossant justement le rôle du méchant pour ensuite disparaître dans la nature en endossant la responsabilité de sa mort ainsi que des 5 meurtres commis par le procureur. Tout cela est injuste mais, étant donné que c’est une vision réaliste et que comme beaucoup le dise, le monde est injuste, c’est une résolution en parfait accord avec le ton du scénario et amené progressivement du début à la fin.


En dehors de ce parcours chaotique pour Batman, que dire de plus ? On prend le temps de s’intéresser bien plus intimement aux personnages en dehors de Bruce, à commencer par Jim Gordon et évidemment Rachel au courant du secret sur l’identité de Batman et toujours aussi proche de Bruce.


Et le triangle amoureux entre elle, on évite les clichés débiles du genre, Bruce respecte Harvey et bien que Rachel garde des sentiments pour Bruce, elle avoue sans mal être amoureuse de Harvey malgré cela.



Un modèle à suivre



Voilà voilà, je ne vois pas ce que je peux ajouter, The Dark Knight : le chevalier noir est un exemple parmi les films de super-héros. L’écriture est intelligente et surprenante, les acteurs tous bons sans exception, l’imagerie et la réalisation prenante de la première à la dernière minute et l’ambiance adulte qu’apporte la vision réaliste à cette vision de Batman présente et saisissant à 300%. Je ne pense pas qu’on arrivera à faire mieux aussi facilement d’ici là, en tout cas ce film je l’ajoute sans mal dans mon top 3 de mes films de super-héros préférés avec Watchmen de Zack Snyder et Batman : Le défi de Tim Burton. A découvrir et redécouvrir encore et encore.

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