Batman à beau déployer ses ailes, il ne plane plus.
Enfin le voici. Prêt à remettre le masque une dernière fois afin de conclure cette trilogie. Après un Begins très réussi puis un Dark Knight grandiloquent, comment Christopher Nolan peut-il faire mieux ou équivalent ? Y est-il au moins parvenu ?
Dans un sens on ne peut qu’adhérer à ce nouvel épisode et Nolan à depuis le temps maîtrisé le personnage. On à affaire ici à une suite en bonne et due forme du précédent volet, Nolan se payant même le luxe de reprendre la même structure narrative. Le grand public et le fan de The Dark Knight ne sera donc aucunement perdu. Seulement là ou le bas-blesse, c’est qu’entre Begins et The Dark Knight, une rupture avait été opérée mais ici… On aurait pu s’attendre à quelque chose de réellement dantesque, de phénoménal mais il n’en est rien.
Il y a avec Dark Knight Rises ce sentiment de ne jamais être réellement pris aux tripes, de ne jamais ressentir de réelles émotions ou de frissons de plaisirs. la tension n’y est jamais vraiment palpable malgré tous les efforts de Tom Hardy en Bane pour essayer d’insuffler au script sans réelle saveur, de l’intérêt. On se demandera d’ailleurs à la sortie de la salle si le film avait réellement de la consistance, si tout cela n’était pas trop lisse. Si les frères Nolan, après le succès grand public du premier Dark Knight, n’ont pas souhaités aller dans la direction tout public. Aucune effusion de sang ni de réelle révolution dans les rues de Gotham, à part une bataille entre policiers et terroristes qui tient plus de la cour de récré qu’autre chose.
On pourrait d’ailleurs reprocher aux deux frères de n’avoir qu’effleurer toutes les possibilités des personnages présents. Certes le casting est impressionnant mais à quoi cela sert-il d’avoir une Catwoman à moitié-exploitée et sans envergure ? Un Bane charismatique mais complètement éclipsé sur la fin ? Une Miranda Tate mal interprétée ? On sera à la fois heureux et déçu de retrouver Ra’s al Ghul et L’épouvantail.. mais là aussi très vite écartés. Reste le plus intéressant, Joseph Gordon Levitt, brillant dans son rôle de Blake et qui se verra attribué une place de choix.
Bref The Dark Knight Rises est une grosse déception. Trop d’attente probablement après un épisode marquant malgré ses défauts. Pourtant tout n’est pas à jeter, la réalisation est très propre et maîtrisée comme Nolan en à l’habitude et les presque trois heures du film passe sans problème, à part quelques longueurs malvenues. Mais on ne peut s’empêcher de trouver cela fade et sans réelle âme, comme si toute la folie de Gotham était restée dans les précédents volets et n’était jamais revenu. Le casting est sous exploité, les scènes d’action sans intensité, la tension n’est que très peu présente… Même le score de Hans Zimmer, pourtant excellent sur les précédents volets est ici pompeux au possible et omniprésent voire carrément désagréable lors de certains dialogues, obligeant à tendre l’oreille pour distinguer les voix. Un film moyen, qui je l’espère clôturera la trilogie.